Après le camp de Tessalit, dimanche dernier, c'était au tour de Diré et Goundam d'accueillir le passage des assaillants du Mouvement National de Libération de l'Azawad, hier après. Les deux ratissages cumulés ont duré environ trois heures au cours desquelles, comme d'habitude, aucun préjudice n'a été causé aux populations civiles. Mais il en rajoute aux nombreuses déconvenues déjà essuyés par l'armée malienne ainsi que les symboles de l'Etat, à travers les attaques successives de Leré, Menaka, Youarou, Hombori, Anderanboukane, Aguel Hoc, entre autres.
Les colonnes de la rébellion ont débarqué à Diré le petit soir aux environs de 17 heures et ont obligé les habitants de la ville à se calfeutrer dans leurs domiciles respectifs. Les rares qui pouvaient avoir le bout du nez au dehors ont été les témoins d'une véritable parade militaire avec notamment une pétarade de tirs de sommation en l'air pour dissuader les éventuels téméraires. Les tirs nourris n'ont toutefois pas ciblé des vies humaines, mais les destinations privilégiées les symboles de l'Etat malien. Les assaillants s'en sont ainsi pris d'abord au Commissariat de Police et à la Brigade de la Gendarmerie Nationale. A la première destination, ils se sont saisis de deux policiers comme otage auxquels ils ont ajouté, à la seconde, l'adjoint au Commandant de Brigade. A proximité du Commissariat de Police se situe l'Energie du Mali où les combattants se sont abondamment servis en carburant avant d'enlever, par la même occasion, un véhicule et deux motocycles de marque 'DT', selon nos sources. Autre victime de l'opération commando, l'Hôpital de Diré, qui ne dispose certainement plus d'ambulance après le passage des assaillants.
Au domicile du Préfet, une autre de leur cible parmi les plus privilégiés, ils se sont limités à vider le contenu de la maison dans la rue, en l'abandonnant aux badauds qui ne se sont pas fait prier pour s'en servir aussitôt les colonnes armées parties de la ville. Parmi les structures victimes d'enlèvement figurent également la Perception et l'Institut de Formation de Maîtres, qui ont chacune écopé de la perte d'un véhicule.
Deux heures auparavant, la localité voisine de Goundam était également l'objet d'une scène similaire de vandalisme avec la destruction de l'antenne 'Malitel', la prise de trois éléments de la Gendarmerie en otage et l'enlèvement de trois véhicules puis des engins à deux roues. Il nous revient également de même source que la Caisse Niésigiso de Goundam a été également attaquée mais aucun succès parce qu'il n'y a avait le moindre rotin.
Il faut noter que le genre d'attaques n'est pas une première mais c'est la première que les colonnes osent s'approcher de Tombouctou, une ville à forte concentration d'arsenal matériel et humain de l'armée malienne.
A. Keïta