Place de la République : Enfin, le Premier Ministre au secours des députés!

Avr 26, 2012 - 06:55
Avr 26, 2012 - 06:34
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Après trois semaines ou plus d'invasion par un groupe de grossiers tapageurs, le siège de l'Assemblée Nationale a été finalement levé. Il avait été organisé par un mouvement dénommé 'Yéréwolo Kènè'. Cette libération est venue à la suite d'une intervention du Premier Ministre en personne, le Dr Cheick Modibo Diarra, que les élus de la Nation avaient sollicité pour rendre effectif le retour à l'ordre institutionnel.   La condition sine qua non pour quitter les lieux était d'obtenir la démission pure et simple de parlementaires pourtant investis d'un mandat dûment acquis des électeurs de leurs circonscriptions respectives. Les assaillants, visiblement montés contre les députés des instigateurs, ont dû renoncer à leurs revendications fantaisistes, avant-hier soir, après le passage du Premier Ministre Cheick Modibo Diarra, qui leur a fait savoir les contours et les effets néfastes de leur acte sur les objectifs et les missions du gouvernement de transition. Il semble que les activistes, qui prétendent agir en soutien au CNRDRE, l'ont bien entendu. Et pour cause : aussitôt après le départ du Dr. Cheick Modibo Diarra, ils ont finalement consenti à plier bagages en démontant les deux hangars placés aux deux accès de l'Hémicycle, ainsi que le système sonore installé pour animer l'endroit de propos incendiaires et injurieux à l'endroit des élus de la Nation. Cette pratique insolite, favorisée par la situation exceptionnelle de passe-droit où le pays s'est engouffré depuis le 22 Mars 2012, a perduré malgré la réhabilitation des institutions de la République par l'Accord-cadre et donné lieu à de nombreuses dénonciations et indignations  par les députés longtemps résignés à encaisser la lapidation publique d'inconnus, par crainte sans doute de céder à une provocation pouvant dégénérer au pire de la part d'individus prêts à en découdre, y compris par l'incendie de l'enceinte. Mais la provocation a atteint le comble de son paroxysme en début de semaine, lorsque les assaillants - auxquels certaines sources attribuent des accointances avec le Député Oumar Mariko - avaient décidé d'interdire une bonne fois pour toutes l'accès de l'Assemblée Nationale, y compris à son personnel administratif. Face à ces exactions, une situation inédite en République du Mali, les députés ont fini par déployer les ultimes recours pour reconquérir le droit d'exercer leur mandat électif et d'en disposer dans le siège de leur institution. Les parlementaires avaient, en un premier, menacé d'organiser une marche de protestation en direction des autres institutions de la République, en l'occurrence la présidence de la République et la Primature. Mais il nous revient que leur ancien collègue, le Pr Dioncounda Traoré, a réussi à les dissuader d'une démarche qui aurait porté un coup dur à l'image du pays. Les députés, sous la houlette du président du Groupe parlementaire de l'Adéma-PASJ, Timoré Tioulenta, se sont finalement contenté d'engager des démarches auprès du tout nouveau Premier Ministre, Cheick Modibo Diarra, leur interlocuteur approprié dans le sein des institutions. Au chef de l'Exécutif tout fraîchement installé à la Primature, ils ont fait part de leur indignation et sollicité par la même occasion que soit traduit dans les faits le processus du retour à l'ordre constitutionnel, comme mentionné dans l'accord-cadre dont la mise en œuvre a consacré l'investiture d'un Président de la République par intérim, ainsi que la nomination d'un Premier Ministre. C'est la démarche qui a finalement mis un terme à un laisser-aller tapageur qui aura longtemps transformé l'institution parlementaire en espace culturel, avec des spectacles très indigents par leur laideur et leur grossièreté. La pratique a consisté, pendant plus de trois semaines, à ouvrir les haut-parleurs le matin de très bonne heure par des diatribes indicibles sur des personnalités nommément prises à partie et à couvrir d'opprobre et de qualificatifs injurieux tout passant (visiteurs et travailleurs) ayant l'Assemblée Nationale pour destination. A.Keïta

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