Poème - le Mali, mon pays

Octobre 3, 2018 - 19:01
Octobre 3, 2018 - 15:49
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Poème - le Mali, mon pays
Laissez - moi vous conter un pays ancien Qui jadis servit tout à la fois de lien Entre le monde arabo-berbère et noir Et à de grands empires et royaumes de terroir. Il prenait son envol au Sahara sauvage Et finissait sa course au bord des rivages De l'océan Atlantique, ivre de grandeur Conquérant sur son chemin bien de splendeurs. Au fil du temps, envahi et colonisé Puis exploité, amputé et remodelé L'Histoire et le temps ont laissé des ravages Mais n'ont pas réussi à altérer son visage. Les multiples velléités de domination Et soixante-cinq années d'occupation Vite épuisèrent leur fureur destructrice Face à une détermination libératrice. Le fort de Médine, le Tata de Sikasso Kirina, Diéna,Tondibi, Woyowayanko Témoins de farouches résistances et batailles Scellent du passé et du présent les retrouvailles. Terre bénie, sanctuaire de saints protecteurs Qui lui ont préservé un sous-sol prometteur Mon pays a su garder la jeunesse de Hébé Malgré les razzias et les trésors dérobés. De Ambidédi à Andéramboukane Il est désert, steppes, forêts et savanes Et des confins de Taoudenni à Kadiolo Son univers est pavoisé de sable et d'eau. Le coucher de soleil couleur d'hémoglobine Sur les lacs Debo, Horo et Faguibine Jette une ultime lueur de clarté intense Avant de céder  la place à la nuit dense. Voyez la majesté du Niger au delta Le massif montagneux de l'Adrar des Ifoghas Le mont Hombori et les chutes du Felou Les mosquées de Djenné, Gao et Tombouctou. Admirez les épopées pour mélomanes La longue procession des caravanes De chameaux indolents sous un ciel lunaire Les traversées du bourgou si spectaculaires. Appréciez la voix puissante des griottes La fresque des masques dogons sortis des grottes La danse rituelle des chasseurs-féticheurs Assortie de leurs chansons aux accents charmeurs. Laissez-vous envoûter par la douce nostalgie Lorsque se métamorphosent comme par magie Les femmes toutes belles les jours de fête Grâce aux habits et parures qu'elles revêtent. Leurs longues tresses savamment allongées Les oreilles et le cou lourdement chargés Les lèvres et les cils au contour bien dessiné Assurent aux mariages du dimanche beauté. A ce pays qui écrit chaque jour une page De son Histoire, rapportée par les sages De l'oralité aux futures générations Nous devons sollicitude  et dévotion. Habité par la force de l'hippopotame Nom prémonitoire dont il se réclame Plaise au ciel qu'il soit d'un bel avenir le sésame Que nulle turpitude plus jamais n'entame. Souleymane Yacouba Sidibé

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