Point de vue : Poursuivre les 263 fonctionnaires fraudeurs

Octobre 15, 2012 - 18:32
Octobre 16, 2012 - 04:59
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Le 2 octobre dernier, le ministre de la fonction publique, Mamadou Namory Traoré a pris la sage décision d'annuler les arrêtés d'intégration de quelques 263 fonctionnaires de l'Etat. Non pas parce qu'ils ont un faux diplôme, mais tout simplement parce qu'ils ont accédé à cette fonction publique de façon frauduleuse et illégale. [caption id="attachment_97588" align="alignleft" width="302"] Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique[/caption] En effet, les textes sont clairs et précis, tout diplômé pour accéder à la fonction publique doit passer par voie de concours. Mais voilà que ces 263 super Maliens ont pu intégrer la fonction publique à titre exceptionnel. Non pas parce que le pays avait besoin d'eux, non pas parce qu'ils avaient des diplômes que les autres diplômés mais tout simplement parce qu'ils avaient "des bras longs" en d'autres termes des parents, proches et connaissances bien placés au sommet de l'Etat. En tête de la liste figure la fille chérie du président déchu,  des enfants des ministres, Directeurs généraux, PDG, des journalistes et des leaders estudiantins (dont certains sont encore sur le banc) admis tout simplement pour acheter leur silence et faire régner un semblant de  stabilité au niveau de l'école. Une pratique entretenue au plus haut sommet de l'Etat depuis des années à laquelle s'est greffée une pratique de financement occulte de l'AEEM devenue aujourd'hui une mafia. Bref, cette mascarade ne passera point. Le gouvernement, à travers le ministre Mamadou Namory Traoré ayant décidé de s'assumer, pas question de revenir sur l'annulation.  Le ministre est à saluer pour cette mesure qui rassure les pauvres diplômés sans emplois que désormais il n'y aura pas de Maliens de première zone et de seconde zone. Tous les diplômés devront se battre sur le même pied d'égalité pour devenir fonctionnaire de l'Etat. Alors qu'une bonne partie de l'opinion se félicite de cette décision comme le micro trottoir que nous avons fait sur la question l'a démontré, voilà que les fonctionnaires fraudeurs radiés se permettent de marcher le vendredi dernier dans les rues de Bamako pour réclamer leur réintégration à travers un collectif dit "Touche pas à mon droit". Un droit s'acquiert sur une base légale et non à travers la fraude et la magouille. Certes, le Mali est un Etat de droit et de démocratie, mais l'honneur et la dignité auraient amené ces enfants gâtés de la République à faire profil bas. Ils doivent comprendre qu'ils ne sont pas plus Maliens que tous les autres diplômés qui se battent dans le secteur privé pour gagner dignement leur vie, ils ne sont pas plus maliens que ces autres diplômés qui se battent dans les boutiques au grand marché pour subvenir aux besoins de leur famille. Combien de diplômés tirent aujourd'hui le diable par la queue, faute d'emplois ? Le gouvernement ne doit pas s'arrêter à l'annulation des décisions d'intégration des agents, il doit engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces recrutements et ceux qui pendant des années en ont bénéficié, engendrant des manques à gagner pour le Trésor public. Le gouvernement doit poursuivre l'assainissement de cette fonction publique confrontée à un surplus d'effectif à cause des arrangements. Une situation qui ne doit plus continuer. Youssouf CAMARA

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