Cela fait un an qu’Ibrahim Boubacar Keïta est au pouvoir. Sous la forme d’un avenir incertain et sombre, le constat est amer. Ceux qui ont voté IBK se rendent aujourd’hui à l’évidence. Ils se sont trompés sur toute la ligne.
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![Ibrahim Boubacar Keita](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/01/IBKA.jpg)
Ibrahim Boubacar Keita,[/caption]
La communauté internationale s’est réjoui du plébiscite d’Ibrahim Boubacar Keïta, et a apprécié à sa juste valeur le fair-play de Soumaïla Cissé qui a reconnu de façon matinale sa défaite. La réussite des élections maliennes est mise en évidence, contrairement à d’autres pays où l’on assista à une guerre civile née des élections. D’autre part l’on avait tendance à conclure qu’avec l’arrivée d’IBK, la page sombre de l’histoire du Mali serait définitivement tournée. Et à juste titre, l’homme nous a fait croire que sans lui le Mali ne se remettra pas de ses malaises. Pourtant en analysant la victoire d’IBK, l’on se rend compte que ce sont trois catégories de personnes qui ont voté pour lui :
- primo les militants bons teints du RPM ;
-secundo ceux qui aiment IBK de façon désintéressée comme nos vieux et mamans vivant dans les confins du Mali ;
-tertio ceux qui pensent qu’il est l’homme d’Etat dont le pays a besoin à l’instant pour gérer une fois pour toute la situation du nord. Quand on sait que l’homme a toujours décrié les différents accords signés par ses prédécesseurs. Aujourd’hui la seule question qui se pose est de savoir si IBK a comblé les attentes ces trois catégories?
A-t-il même posé des actes prouvant aux Maliens qu’il est sur la bonne voie ?
Dommage ! Douze mois ont suffi pour qu’une frange importante de nos compatriotes se rendent compte de leurs erreurs. L’argumentation selon laquelle, un an est minime pour juger un bilan ne tient pas la route. Et à juste titre. Parce que nos anciens nous enseignent que c’est à partir d’un an que l’enfant commence à prononcer ses premiers mots, à marcher, à identifier ses parents. C’est à partir d’un an que les parents se font une idée sur l’avenir de leur enfant à travers ses gestes, son intelligence et sa capacité de réaction. Bref un an, constitue un repère pour la suite de toute chose.
Aujourd’hui les Maliens dans leur majorité ont de bonnes raisons pour apprécier le bilan de leur président, un président sur lequel ils ont fondé leur espoir. Cet espoir s’est écroulé, sinon il s’est métamorphosé en désespoir, en désillusion. Pourquoi et comment ?
En effet depuis son élection IBK a multiplié les erreurs donnant l’impression d’un roi qui ne s’occupe que de lui-même, sa famille et de ses courtisans, foulant au pied les aspirations de son peuple.
D’abord à son arrivée il a commencé par un règlement de compte en relevant tous les cadres qui ne sont pas du même bord politique que lui. Ensuite il s’est dévié de son slogan politique de campagne, c'est-à-dire « le Mali d’abord », devenu par la suite « ma famille d’abord ». Cela s’est traduit par la présence des membres de sa belle-famille dans les différents gouvernements, avec à la clef un mandat de député pour son enfant Karim Keïta.
Pour magnifier son statut de prince du Mandé, Ibrahim Boubacar Keïta s’est payé un avion à 20 milliards en un moment où son peuple tire le diable par la queue. Ajouté à cela l’attribution des marchés d’armement dans des conditions opaques. La gestion catastrophique du pays par IBK durant les douze mois a poussé les partenaires financiers à fermer les robinets. Entre temps IBK et son gouvernement donnent l’impression que tout va bien, or en réalité ça ne va pas. Après un an ce n’est plus le même IBK que nous avons connu dans le temps comme homme d’Etat, qui a osé emprisonner les leaders du Coppo, des étudiants dont le secrétaire général de l’AEEM Yéhia Ould Zarawana tout en décrétant une année blanche aux conséquences incalculables. Ce n’est plus le même IBK qui était et qui s’est dit réfractaire aux négociations avec les groupes armés. Ce n’est plus le même IBK qui a pleuré lorsque Tessalit est tombé dans les mains des djihadistes. Aujourd’hui, Kidal n’est pas dans le giron de la République par la faute de son Premier ministre.
Bref après un IBK a déçu, et les faits sont têtus.
Moussa K. Coulibaly
Retraité à Lafiabougou