Politique : L’Adema a-t-il vaincu ses démons ?

Août 1, 2011 - 18:30
Août 1, 2011 - 18:30
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A l’issue de leur dernière Conférence nationale, les Abeilles ont officiellement investi Dioncounda Traoré à la candidature de l’élection présidentielle de 2012. La Ruche a-t-elle pour autant vaincu ses vieux démons ? Rien n’est moins sûr si l’on se réfère à certains remous observés ça et là.

Ça y est ! Le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-PASJ) est enfin arrivé au terme du processus de désignation de son candidat à l’élection présidentielle de 2012. Cela a été certes laborieux, mais les Abeilles ont pu s’entendre sur un candidat consensuel en la personne du président de ce parti, Dioncounda Traoré. La Conférence nationale, instance de validation, a, au cours de sa réunion du 30 juillet 2011, entériné le choix de la Commission de bons offices et du Comité exécutif du PASJ de faire porter par le président de l’Assemblée Nationale les couleurs des Abeilles. Malgré ce résultat consensuel, de nombreux observateurs continuent à s’interroger et à craindre le pire. Ils ont sans doute raison si l’on se réfère aux propos tenus, en privé ou en public, par certains prétendants à la candidature de l’Adema. Sept au finish, aucun d’eux n’a voulu se désister en faveur des autres. Ce qui a rendu titanesque le travail de la Commission de bons offices, dont les membres, eux-mêmes suspects de favoritisme, ont dû recourir à divers expédients pour parvenir à leur fin, qui est de faire accepter par tous un candidat consensuel. Or, du début à la fin de la procédure, aucun des candidats ne semblait être prêt à céder du terrain.

Par ailleurs, si la réunion du Comité exécutif a fait le plein de participants lors de sa séance de validation de la décision de la Commission de bons offices, la Conférence nationale est loin d’avoir drainé du beau monde. En effet, plusieurs personnalités ont manqué à l’appel, ce qui fait croire à bon nombre d’observateurs qu’ils ne sont pas d’accord avec le choix du Comité exécutif, même s’ils ont voté favorablement au préalable.

D’un autre côté, il est de notoriété publique que plusieurs membres du comité exécutif ont boudé la candidature de Dioncounda Traoré. Certains ont même émis le souhait de soutenir des candidats en dehors du parti.

A ce propos, un vice-président de la Ruche, Zoumana Mory Traoré, n’a jamais fait mystère de son penchant pour l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, dont il serait en train de coordonner la campagne électorale. Malgré les menaces de sanctions, notamment la suspension ou l’exclusion, il n’a jamais reculé et renié ses intentions. D’autres, qui ont également voté pour Dioncounda Traoré, en Comité exécutif et en Conférence nationale, seraient prêts à rouler pour d’autres candidats que le leur. Selon plusieurs observateurs, ils seraient partagés entre Ibrahim Boubacar Kéïta, Soumaïla Cissé et Zoumana Sako, entre autres. Or, connaissant le poids politique et les origines politiques de ces plus que probables candidats à l’élection présidentielle de 2012, la Ruche est en droit de craindre une partition plus que certaine. Et dans ce cas, la Conférence nationale n’aurait fait que retarder une issue inéluctable : la déchirure. Comme en 2002, quand officiellement l’Adema a investi un candidat à l’élection présidentielle, et que ce candidat a perdu «grâce» à l’apport massif de ses camarades à son adversaire.

Comme quoi, la question est loin d’être tranchée, et les Abeilles ne sont pas encore sorties de l’auberge.

 

C.A.T


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