Dans un communiqué rendu public, le MNLA a affirmé que le vendredi dernier, ses éléments ont tendu une embuscade à une colonne du MUJAO à Tagarangabotte (situé à 50 km à l’Est d’Ansongo, sur l’axe Ansongo-Ménaka), faisant plus de 20 morts, plusieurs dizaines de blessés dont des cas très graves évacués à Gao et trois véhicules détruits. Par la même occasion, le MNLA précise qu’il a enregistré 9 blessés dans ses rangs.
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Moussa Ag Assarid, porte-parole du MNLA[/caption]
Selon le MNLA, l’opération «
s’inscrit dans le cadre de l’offensive qu’il a lancée depuis le 13 novembre à partir de ses positions à Ménaka», annonçant par la même occasion que ses «
forces marchent sur Gao dont elles veulent reprendre le contrôle afin de libérer la zone de l’emprise terroriste». Par ailleurs, la direction du mouvement a rendu hommage à ses troupes. «
Fier du courage de ses hommes, le commandement du mouvement se réjouit de ce premier succès», déclare-t-il avant de noter «
qu’après avoir tout fait pour éviter une effusion de sang, l’adversaire prenait cette humanité pour de la faiblesse, et c’est donc avec regret, mais détermination, qu’il a été décidé de s’appuyer sur la force des armes pour faire valoir la justice et ramener la sécurité». De ce fait, le MNLA a appelé tous les Azawadiens et la communauté internationale à se joindre à son combat pour bouter hors du territoire de l’Azawad les terroristes et les narcotrafiquants qui sont leurs principales sources de financement.
«
Nous rappelons qu’il ne s’agit pas d’une guerre des Touaregs et Arabes, contrairement à ce que certains médias diffusent insidieusement dans l’opinion publique. La stratégie adoptée par le MNLA consiste à attirer les ennemis hors des villes pour éviter des pertes en vies civiles et la destruction des biens des populations», lit-on dans le communiqué signé par Moussa Ag Assarid, membre du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA) chargé de la communication et de l’information. Sur le terrain, des sources locales affirment que l’opération menée par le MNLA contre le MUJAO a poussé les membres de ce groupe à prendre la fuite vers la ville de Gao où est installé le gros de ses troupes. «
C’est pratiquement une guérilla du désert qui s’opère actuellement. Les troupes du MNLA sont en train de pourchasser les terroristes qui ont pris la fuite après la défaite qu’ils ont essuyée. Nous avançons doucement vers Gao où nous savons qu’ils ont leurs effectifs et leurs relais. Notre soutien sur place, c’est la population. Nous espérons qu’elle n’aura pas à subir des dommages collatéraux. Pour cette raison, nous faisons tout pour pousser les terroristes à quitter la ville», a expliqué un officier du MNLA à Ansongo joint par téléphone. Rien que du bluff ! Sachant pertinemment qu’il n’a pas de puissance de feu, le MNLA a lancé cette offensive sur le MUJAO pour s’attirer les bonnes grâces de Bamako et de la communauté internationale, surtout qu’avec l’évolution de la situation de sortie de crise, ce mouvement est quasi relégué au second plan. Voyant donc le danger se profiler à l’horizon, il opte pour du « coq à l’âne », espérant que Bamako lui prêtera main forte pour sa reconquête de Gao, oubliant de facto les crimes qu’ils ont commis tel que celui d’Aguel’hok. Que le MNLA sache les crimes que ses éléments ont commis dans le Nord du Mali ne resteront pas impunis. Qu’il arrête donc de vouloir distraire les Maliens avec leur fameuse offensive contre les positions du MUJAO.
Paul N’Guessan