Contre la « peste » islamiste, il n’y a que les coups de canon pour un traitement de choc. Longtemps attendu par le Conseil de sécurité de l’ONU, le plan d’action au Mali pour une sortie de crise est enfin prêt. C’était au cours de la réunion des Chefs d’Etat-major des pays de la CEDEAO qui s’est tenue du 9 au 13 août 2012 à Bamako.
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En effet, la rencontre des Chefs d’Etat-major a «
accouché » d’un tableau qui se présente en quatre actes : la sécurisation des institutions démocratiques à Bamako, la protection des réfugiés de l’intérieur, la formation de l’armée malienne et l’appui de celle-ci en logistique ainsi qu'en supplétifs pour reconquérir les territoires des régions Nord du Mali. Voilà en substance, un plan en quatre actes et dont l’application à la lettre arrêtera les barbaries et les pratiques inhumaines que vivent les populations dans le Nord du Mali
. Après cette démarche, il reste l’ultime étape : la formulation d’une demande d’intervention par les autorités de Bamako au Conseil de sécurité. Dioncounda Traoré devra passer outre l’avis des putschistes du 22 mars chez qui le déploiement d’une armée africaine provoque «
l’urticaire ». Un acte de grand courage politique qui, s’il venait à être posé, mettra fin aux interminables conciliabules et mini-sommets dans les salons feutrés des Palais présidentiels en Afrique pour faire place à une intervention armée. Celle-ci apparaît de plus en plus comme l’unique issue, au regard des derniers événements au Nord surtout avec ce qui s’est passé après l’arrivée du négociateur burkinabè, Djibril Bassolet, à Kidal et Gao le 8 août dernier.
Mais à peine avait-il tourné le dos que le MUJAO, qui contrôle la région de Gao, dégainait son sabre pour couper le bras d’un homme accusé de vol dans la ville d’Ansongo et convoquait les 40 Imams de Gao pour leur annoncer l’instauration de la loi islamique. Le MUJAO voudrait faire la «
nique » à la médiation africaine qu’il ne s'y serait pas pris autrement. D’ailleurs, depuis le début de l’occupation du Nord, ni le MUJAO, ni Ansar Dine n’ont fait mystère de leur volonté d’imposer la charia à l’ensemble du Mali et à toute la sous-région. Pour toutes ces raisons, la diplomatie de la CEDEAO ne changera en rien la vision des «
barbus » islamistes dans le septentrion malien. Toujours est-il que leur attitude intriguent plus d’un observateur et indignent les populations du Nord qui paient le prix fort de l’humiliation et de la privation depuis que cette charia leur a été imposée. Pourtant, ces populations martyrisées du Nord ont toujours connu et vécu un Islam ouvert et tolérant. Chaque jour dans le Nord, les islamistes, sur l’échelle des horreurs, démontrent leur mépris de la voie diplomatique. Après l’interdiction du tabac et de l’alcool, de la télévision, et même du sport, la destruction des lieux saints, la flagellation, l’amputation des membres et la lapidation à mort, les populations maliennes du Nord assistent, impuissantes, à l’enrôlement de leurs enfants dans le «
djihad ».
Ainsi, le fanatisme et la générosité intéressée des djihadistes et islamistes séduisent de plus en plus les populations du Nord et les gagnent à leur cause. Plus la communauté africaine traine à débattre ce problème, plus le temps joue en faveur des islamistes qui confortent tranquillement leurs bases par le recrutement de nouveaux convertis et d’enfants-soldats qu’ils convertiront en combattants de la foi et (pourquoi pas ?) en futurs «
bombes » humaines. Aussi, la poursuite des pourparlers par la CEDEAO, après les récents affronts infligés par les «
barbus » au médiateur burkinabè, la négociation avec les islamistes du Nord relève de l’absurde. Aujourd’hui, les Maliens n’attendent que leurs autorités sollicitent l’aide armée de la communauté internationale pour que les armes des libérateurs crépitent dans le septentrion malien et libèrent les populations du Nord du joug de ces islamistes.
Jean Pierre James