Poursuites contre des anciens putschistes : quand les autorités nigériennes veulent emboîter le pas au Mali!

Fév 18, 2014 - 01:30
Fév 18, 2014 - 01:30
 0  33
[caption id="attachment_196854" align="aligncenter" width="610"]Amadou Aya Sanogo et Salou Djibo Amadou Aya Sanogo et Salou Djibo (Photo montage maliweb)[/caption]

L’inculpation et la mise sous mandat de dépôt du « généralissime » Amadou Haya dans la tonitruante affaire dite des bérets rouges semblent avoir inspiré les autorités nigériennes, où, un autre général quatre étoile et ex-putschiste, Salou Djibo, le tombeur de Mamadou Tandja, est dans le viseur de la justice nigérienne dans l’affaire dite des 400 milliards disparus des caisses de l’Etat nigérien au lendemain du coup d’Etat du 18 février 2010. Deux pays, un même destin.

  Amadou Haya Sanogo et Salou Djibo, voilà deux ex-putschistes qui ont des points de ressemblance. D’abord, tous deux bérets verts, ils renversent leurs présidents par un coup d’Etat sans versement de sang pour prendre le pouvoir. Avant d’être tous deux bombardés au grade de général quatre étoiles. Amadou Haya Sanogo au moment du coup d’Etat du 22 mars 2012 était Capitaine et instructeur à l’Ecole Miliaire Interarmes (EMIA) de Koulikoro. Et Salou Djibo quant à lui était, au moment du coup d’Etat  du 18 février 2010, Chef d’Escadron, « Commandant de la Compagnie d’appui de Niamey ».     Ce coup d’Etat a marqué le quatrième pour le Niger et troisième du genre pour le Mali. En effet, Mamadou Tandja du Niger, à la fin de ses deux mandats constitutionnels a révisé la constitution avant de s’auto-octroyer un bonus de trois ans au pouvoir pour dit-il parachever les actions qu’il avait commencés pour le développement du Niger. Il fut renversé par Salou Djibo et ses camarades du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie(CSRD) le 18 février 2010. Ce coup d’Etat qui a marqué le quatrième de l’histoire du Niger  a eu lieu à l’issue d’une crise institutionnelle  de plusieurs mois, sanctionnée  par  un referendum pour une modification de la constitution, une annulation de ce referendum par  la Cour constitutionnelle  et enfin une dissolution de cette Cour constitutionnelle.     Tout comme Amadou Aya Sanogo  et ses éléments de Kati, les putschistes de Niamey  seront eux aussi victimes d’une tentative de contrecoup d’Etat. Car, des officiers qui préparaient un contrecoup d’Etat avaient été dénoncés à l’avance.     Ces derniers, selon la presse nigérienne préparaient un contrecoup visant à éliminer le président de la transition, et chef de la junte, le Général Salou Djibo.     Il s’agit du Colonel Amadou Diallo, le Colonel Abdoulaye Badié (ex-numéro 2 de la junte), le Lieutenant-colonel Abdou Sidikou (ex-commandant de la garde nationale) et le Lieutenant-colonel Sanda Boubacar, lui aussi ancien élément du CSRD.     Au Mali, pendant que Amadou Toumani Touré était accusé de vouloir tailler, à sa mesure, la constitution  pour un troisième mandat, et que la  lutte contre le referendum battait son plein, voilà que la crise du nord vient précipiter  sa chute à travers le coup d’Etat du 22 mars 2012 suite à une mutinerie née de la mauvaise gestion faite de la crise par ce denier.     La suite, on l’a connait : Un contrecoup d’Etat va avoir lieu le 30 avril 2012  et va se solder par la disparition de 21 soldats (bérets rouges), proches du président déchu.     Cependant, obligé d’accepter le retour à l’ordre  l’ordre constitutionnel, les putschistes de Kati seront casés à travers une institution de la transition dédiée à la reforme de l’armée.     Cependant, avec l’élection  du président IBK, l’étau va se resserrer autour du  Général Sanogo et ses proches, suite à une plainte des familles des soldats disparus à la faveur des évènements du 30 avril 2012.     Ce qui va se matérialiser le 27 novembre 2013, par l’interpellation, l’inculpation et la mise sous mandat de dépôt du désormais général Amadou Haya Sanogo. Et ensuite de plusieurs de ses proches notamment, le général Yamoussa Camara, Sidi Touré, Amadou Konaré ( ex-numéro 2 de la junte)… pendant que d’autres interpellations sont attendues.     Et comme inspirées par le cas du Mali, les autorités nigériennes voudraient interpeller Salou Djibo. En effet, depuis un certain temps, la fameuse   des 400 milliards FCFA que Mamadou Tandja affirme avoir laissé dans les caisses  de l’Etat au moment du coup d’Etat du 18 février 2010 a été mise au goût du jour.     En effet, Mamadou Tandja, au cours d’une rencontre avec des membres de son parti, le MNSD Nassara, aurait  laissé entendre qu’il  a laissé dans les caisses de l’Etat, avant le coup d’Etat, la  coquette somme de 400 milliards FCFA.     Malgré la sortie du directeur  général de la comptabilité publique nigérienne  pour  expliquer qu’il n’existe aucune trace d’une telle somme dans les états financiers du trésor public, les nigériens n’ont pas été convaincus.     Ce qui a surement poussé  les autorités nigériennes à vouloir  tirer cette affaire au clair. D’abord une enquête judicaire doit permettre de vérifier l’existence effective des fonds.     Et ensuite, une quarantaine de personnalisé devront être entendues selon nos sources. Notamment, l’ex-président lui-même Mamadou Tandja et certains de ses ministres, mais aussi, le général Salou Djibo, le chef de la transition, soupçonné d’avoir profité de la transition pour se remplir les poches.     Seulement, le hic qui fait tilt est que le ministre Nigérien de la justice est un proche de la junte et cette affaire a peu de chance d’aboutir jusqu’à l’inculpation du général Salou Djibo. Georges Diarra  

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow