Le Coordinateur de l'Alliance pour la démocratie et la République (ADR), Pr Younouss Hamèye Dicko du RDS, entouré de Modibo Sangaré de l'UNPR et Bamba Gagny Kiabou de la COREAM estiment que la CEDEAO n'a pas à fixer la durée de la Transition qui s'amorce au Mali. Cette organisation ne doit pas décider que le président intérimaire doit diriger la transition. C'était au cours d'une conférence de presse animée à l'Hôtel Nord-Sud où l'organisation ouest-africaine était visiblement au ban des accusés.
[caption id="attachment_63435" align="alignleft" width="300" caption="Younouss Hamèye Dicko"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/04/Younouss-Hamèye-Dicko.jpg)
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La déclaration liminaire lue par Pr Younouss Hamèye Dicko avait donné le ton. "... L'ADR dénonce les décisions prises concernant le Mali par le sommet extraordinaire des chefs d'Etats de la CEDEAO, le 26 avril 2012 à Abidjan, notamment une transition de douze mois, dirigée par le président par intérim et l'envoi de troupes de la CEDEAO à Bamako ".
Pour le principal conférencier, la CEDEAO n'a aucun droit à vouloir décider de la gestion de la transition à la place du peuple malien. C'est, à en croire Pr Younouss Hamèye Dicko, aux forces vives de la nation malienne de se réunir en une convention nationale pour mettre en place les organes de la transition et fixer la durée de cette période transitoire. Et le Coordinateur de l'ADR de pointer un doigt accusateur sur le président intérimaire, Pr Dioncounda Traoré. " Comment comprendre que Dioncounda Traoré accepte que la CEDEAO usurpe la souveraineté du peuple malien en décidant à sa place sans aucune consultation des forces vives de ce pays ? Dioncounda Traoré a participé à cette humiliation de notre pays. Il est inadmissible que le Mali soit géré par la CEDEAO ", s'est-il offusqué.
Pour Pr Dicko, c'est au peuple malien de se mobiliser pour libérer les régions Nord du pays. Le Mali, a-t-il martelé, ne veut pas que des troupes militaires soient envoyées sur le territoire. A Ouagadougou, a-t-il rappelé, ils ont clairement dit au Médiateur, le président Blaise Compaoré que l'armée nationale a besoin d'appui logistique, pas de troupes au sol.
Le Coordinateur de l'ADR et les autres conférenciers ont alors souhaité que la " convention nationale " soit organisée rapidement, que «le gouvernement de transition s'engage dans la lutte à outrance contre la corruption, la poursuite pour haute trahison de ceux qui ont permis le délitement de notre nation, la poursuite de ceux qui ont pillé le pays».
Et les conférenciers de rappeler qu’«après avoir pris acte du changement de régime intervenu au Mali, en raison des graves menaces qui pèsent sur le fondement même de notre nation et qui placent les intérêts supérieurs du Mali au-dessus de toutes les préoccupations personnelles et partisanes, fidèle à cette exigence de sursaut national et patriotique initié par le CNRDRE, l’ADR reste attaché aux engagements publics pris le 22 mars 2012 et demande maintenant au Gouvernement le respect, entre autres, de : la défense de l’intégrité territoriale, par la libération des régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou; la restauration de l’Etat; le redressement de la démocratie par l’organisation, dans les meilleurs délais, d’élections libres, transparentes et crédibles, à travers un fichier électoral propre et fiable qui reste encore un combat non gagné par la classe politique».
Il faut signaler que l'ADR est un regroupement qui soutient l'action de la junte qui a renversé le régime du président ATT. Elle est composée d'une trentaine de partis politiques et de 56 associations.
Bruno D. SEGBEDJI