Primaire à l'Adéma/Pasj : Les députés lâchent Dioncounda Traoré
Avec un énième incident dans la conduite des primaires, le président de l’Adéma-/PASJ Dioncounda Traoré semble perdre du terrain sur ses principaux rivaux. Selon de sources concordantes du parti de l’Abeille, plusieurs députés ont décidé de le lâcher, estimant qu’il n’est qu’une marionnette aux mains de certains barons travaillant pour les candidats de l’URD et du RPM.
Comme précédemment écrit dans nos colonnes, le président de l’Adéma/PASJ, Dioncounda Traoré dans son empressement de se faire élire candidat du parti, avait voulu faire fi des textes en s’arrogeant des prérogatives dévolues au secrétaire général. Alors que l’adresse des correspondances prévues pour informer les sections de l’ouverture de l’appel à candidature, n’avait pas été respectée, Dioncounda s’était permis le 25 mai dernier d’ouvrir la compétition au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Rappelé à l’ordre pour une aussi énorme bévue par le secrétariat permanent du parti, Dioncounda Traoré s’était ensuite empressé à rédiger lesdites missives qu’il se serait lui-même mis à acheminer aux 55 sections du parti. Un travail qui relève pourtant de la compétence du secrétaire général. Cette seconde bévue n’a pas manqué de faire réagir le peuple Adéma dont l’écrasante majorité déduit que ces erreurs à répétition de leur chef sont imputables à son obsession de se faire imposé comme candidat du parti au sortir de cette phase de la compétition.
Comme pour dénoncer ces violations de textes dont se rend coupable le président Dioncounda, les abeilles ont demandé le report de la clôture du dépôt des candidatures ramenée au 20 juin. Un recadrage qui semble avoir mis le président Dioncounda dans une mauvaise passe. Lui qui, ragaillardit par un hypothétique soutien des députés, voulait précipiter les choses pour passer en force, est en train de déchanter aujourd’hui. Il semble qu’il est en train de perdre du terrain à l’hémicycle au profit de son challenger principal, Ibrahima N’Diaye dont la prise de position sur la question du fichier électoral a entrainé des fissures dans les rangs des députés jusqu’ici favorables à Dioncounda. Beaucoup d’entre eux lui auraient déjà quitté en se disant désormais convaincus que le choix éventuel de Dioncounda prépare le terrain à une victoire de Soumaïla Cissé, le candidat de l’URD, ancien candidat officiel de l’Adéma en 2002. Selon des sources concordantes, des barons comme Ousmane Sy, El Madani Diallo, Aly Nouhoun Diallo et Moustaph Dicko ont toujours travaillé pour que l’Adéma se réunisse soit derrière Soumi ou IBK. Après l’échec de leur manœuvre, ils soutiendraient Dioncounda qui ne ferait pas le poids face à leurs deux candidats favoris.
D’ailleurs, de sources concordantes, on s’adonnerait déjà à des pratiques de corruption politique pour faire adhérer le maximum de leaders à cette cause. Aussi, on a découvert que les accointances annoncées entre l’ex-Premier ministre, Modibo Sidibé et Iba N’Diaye seraient les fruits de ces manœuvres politiciennes. Les deux hommes n’ayant jamais été vus ensemble depuis leur départ du gouvernement, plusieurs militants, cadres et députés du parti de l’Abeille veulent changer de camp. Aujourd’hui, on annonce d’ailleurs que le camp Iba est crédité de 22 députés contre 19 pour Dioncounda pourtant présenté comme seul candidat bénéficiant du soutien de tous les élus nationaux de l’Adéma.
Sa déroute se dessine aussi nettement que ses principaux défenseurs que sont Aly Nouhoum Diallo et Soumeylou Boubèye Maïga sont désavoués au niveau de la direction du parti. Eux qui concoctaient une formule sécrète de trois + 1 avec le RPM, l’URD et le Parena en vue de la présidentielle de 2012, ont vu leur projet rejeté par les autres membres du comité exécutif. Qui ont alors instruit à Soumeylou Boubèye Maïga et à ses camarades de la Commission Alliance d’ouvrir les négociations avec tous les partis, notamment le PDES qu’Aly Nouhoun Diallo refuse de fréquenter, mais pas avec des partis ambitionnant de présenter un candidat à la présidentielle de 2012. Donc, le triomphe annoncé pour l’ancien ministre de la Défense est en train de tourner à une cinglante déroute.
Abdoulaye Diakité
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