Prise de Tessalit par le MNLA : Un coup dur pour la présidentielle!
A quelques encablures de la présidentielle du 29 avril 2012, on assiste à une recrudescence de la violence et des attaques armées dans le septentrion de notre pays. Attaques d'Abéïbara, d'Ansongo, de Ménaka, d'Aguel Hoc, de Léré, de Niafunké, de Goundam, de Diré…La liste n'est pas exhaustive. Aujourd’hui, c’est la prise de Tessalit qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Dans ces conditions, comment pourrait-on voter dans ces localités si la date de l'élection présidentielle et du référendum est maintenue ? Gros point d'interrogation.
Cette question mérite d'être posée surtout quand on sait qu'aucune élection ne peut se tenir sans la paix. Et surtout qu'à l'approche de cette joute présidentielle, les attaques, agressions et enlèvements des bandits armés vont crescendo. Surtout avec la prise de la ville stratégique de Tessalit le dimanche dernier.
Le Malien lambda ne comprend pas pourquoi l'Etat malien a laissé perdurer cette situation qui ne rime pas avec l'unité, la cohésion sociale et l'intégrité du territoire national. Comment peut-on, au nom du consensus national, laissé faire des bandits armés qui réclament une autonomie et une indépendance, alors que le Mali est Un et Indivisible ?
Et pourtant, ATT avait une bonne volonté de ramener ces rebelles à la raison en les invitant aux négociations. Mais, du moment qu'il s'était rendu compte que ces rebelles intégrés et réintégrés à plusieurs reprises regagnaient le maquis pour donner un coup dur à la Nation, le président de la République devait changer de fusil d'épaule en frappant dur. Ce ne sont pas les moyens militaires, ni les hommes, encore moins les moyens financiers qui manquent au Mali pour faire face à cette situation dramatique que vivent aujourd'hui les populations du Nord-Mali.
A moins d’un mois et demi de la présidentielle couplée avec le référendum, comment ATT peut juguler cette crise? Difficile de le deviner. Comment les différents candidats à cette échéance capitale pour notre pays pourront battre campagne dans ces localités et comment les populations pourront sortir pour voter dans la terreur? Dans ces conditions, la date du 29 avril 2012 retenue pour l'élection présidentielle et le référendum sera-t-elle maintenue ? Là-dessus, le Ministre de l'Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le Général Kafougouna Koné, en charge de la préparation des élections générales de 2012, n'est pas clair. "Mon Département ne doit pas arrêter les préparatifs parce qu'il y a des problèmes dans les régions Nord du pays. Nous mettrons tout en œuvre pour être prêts afin d'aller aux urnes aux dates prévues. J'espère qu'on n'en arrivera pas à une détérioration des conditions sécuritaires dans le pays. Dans tous les cas, seule la Cour Constitutionnelle peut décider si les élections doivent se tenir ou non dans telle ou telle circonstance". Ainsi s'exprimait le Général Kafougouna Koné le 30 janvier 2012 face à la presse en faisant le point des préparatifs des élections générales à venir, en présence de son homologue de la Communication, Sidiki N'Fa Konaté. Autre question : les populations peuvent-elles aller voter et se faire tirer dessus ? Assurément, Non !
A noter qu'ATT martelait lui-même que quoiqu'il arrive les dates des élections seront maintenues et que les Maliennes et les Maliens iront bel et bien aux urnes. Il l’a même répété lors d’une interview qu’il a accordée à Alain Foka dans l’émission «Débat Africain» sur Radio France Internationale (RFI).Mais, à l'allure où vont les choses dans le Septentrion de notre pays, les populations restent dubitatives, même si les différents candidats sont déjà en pré-campagne. Car, selon certains analystes de la scène politique malienne, voter le 29 avril prochain sans résoudre la question du Nord serait synonyme d’une exclusion des Maliens refugiés dans certains pays de la sous-région et synonyme aussi de l’exclusion de certaines localités du pays. Même si le Général Siaka Sangaré, Délégué Général aux élections a rassuré que les déplacé voteront dans les juridictions diplomatiques et consulaires tout comme les Maliens de l’Extérieur. Avec certainement le moral bas. Iront-ils vraiment dans bureaux de vote ?
Bruno LOMA
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