Problématique de la santé au Mali : La nouvelle ministre de la santé est interpellée
La constitution du Mali du 25 Février 1992 garantit le droit à la santé pour tous dans son article 17 en ces termes : «l’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé, et la protection sociale constituent des droits ». Et dans son article 15 « toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous »,
Mais hélas les pratiques que nous observons aujourd’hui dans nos hôpitaux sont plus que alarmantes. Depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays, les gouvernements se changent et les Ministres de la Santé se succèdent ; mais les pratiques néfastes s’augmentent de jours en jours.
Selon une étude menée à la demande du Mali par H.Henry Balen de l’unité de recherche et d’enseignement en santé publique en Belgique, il ressort que « les services de soins de santé primaires sont insuffisamment ou inadéquatement utilisées judicieusement pour atteindre l’objectif santé ». Si auparavant dans les années passées, nos hôpitaux étaient une référence en Afrique et faisaient la fierté du peuple Malien. Aujourd’hui nous assistons à la transformation de nos hôpitaux en véritable mouroir au vue et au su de tout le monde, sans qu’aucune mesure draconienne ne soit prise.
Les pauvres Maliens ne savent plus sur quel saint se vouer, ils sont angoissés, perturbés et touchés dans leurs âmes. Ses pauvres citoyens étant malades hésitent entre aller se soigner dans les mouroirs pardon, j’allais dire hôpitaux ou aller chez les tradi-thérapeutes, ou restés à la maison et attendre la mort tranquillement.
A travers tout ceux-ci, force est de constater que nos hôpitaux sont devenus des mouroirs, des entreprises commerciales. Des infirmiers qui jouent le rôle de médecin. C’est dans les hôpitaux maliens que nous avons du mal à faire la différence entre un interne et un médecin confirmé.
Ils sont devenus des mouroirs, en ce sens où nous assistons en longueur de journée des malades mourir dans les services d’urgences faute de premier soin. D’aucuns disent que certains médecins refusent même de diagnostiquer ses malades tant qu’ils n’ont pas déboursés de sous. Dans les autres départements, à chaque heure à son ordonnance, au lieu que les médecins et les personnels accueillent les malades avec les mots doux, c’est tout le contraire que l’on voit, ils crient sur les patients et même sur ceux qui les accompagnent.
Ils sont devenus une entreprise commerciale, dans la mesure où la majeure partie des personnels dans nos hôpitaux ne cherchent que leur 10%. De ce fait, ils n’hésitent pas à dénigrer le service rendu par les hôpitaux publics afin d’orienter les patients sur certaines de leur clinique.
« Les matériels de radiographie, d’écographie, de scanner, j’en passe sont en panne; il faut aller dans telle ou telle clinique là-bas c’est en bon état et il y a des bons médecins, tels sont les propos des médecins et personnels de mauvaises foi. La vente des médicaments par ses médecins ni foi, ni sentiment est devenue monnaie courante. L’agent de santé vous propose ses services à accepter ou à rejeter.
Pour se rendre compte, il vous suffit d’avoir un proche ou un membre de votre famille hospitalisé. Le pire peut vous arriver au cas où un membre de votre famille ne répondait pas au moment de l’appel.
Il n’est pas rare qu’un médecin avec un tel caractère vous demande votre profession ou celle de votre conjoint avant de vous prescrire une ordonnance. Ainsi, des ordonnances pleuvent comme de la pluie. Parlant des infirmiers qui jouent le rôle de médecin, difficile de faire la distinction entre eux. Aujourd’hui il est bon de savoir qu’une fois le malade hospitalisé, il se retrouve entre les mains des infirmiers, et bonjour les dégâts.
Les hôpitaux sont aujourd’hui les lieux propices où l’on attrape des maladies. La porte, la cour, les salles d’hospitalisation, les lits ne répondent en aucune norme élémentaire en matière de santé. Quand on rentre dans la cour, on voit les ordures et l’eau circule partout à l’intérieur des salles d’hospitalisation. On n’est ébahit d’abord par la vétusté de certaines installations, puis par le manque d’entretien des salles. Toute personne qui y passe une nuit constate avec frayeur des cafards, des souris et d’autres insectes devenus par la force des choses des colocataires des malades. Comment peuvent ils être guéries dans ces conditions. Les accompagnateurs des malades n’entendent que leurs tours pour être hospitaliser par ce qu’ils mangent, dorment fait tout dans çà donc plus exposés qu’à jamais.
Que dire des malades atteintes des infections, ce n’est pas avec ses toilettes et toutes ses conditions là qu’ils seront guéris.
Un vieux enseignant à la retraite disait un jour que tant que «le président de la république, les présidents des institutions, les ministres, les cadres civiles et militaires ne se soignent pas dans nos hôpitaux, ses problèmes ne seront jamais résolus ».
Les revendications des syndicats ne concernent que leur propre personne, sinon c’est le moment ou jamais de monter sur le créneau afin de mettre fin à ses pratiques qui n’ont que trop durées. « L’éthique et la déontologie sont pour les personnes qui ne veulent pas devenir riche en peu de temps » selon leur jargon. Les médecins qui refusent de s’apprêter à ce jeu sont traités de tous les noms d’oiseaux.
Nul ne doute de la qualité de nos médecins et de la qualité d’enseignement dans notre faculté de médecine, qui est même l’une des meilleures dans la sous région. La connaissance de nos médecins et chercheurs ne sont pas mises en causes ici, mais plutôt la mauvaises foi de ceux parmi eux qui sont attirés par le gain facile et faire la belle vie.
Aujourd’hui force est de constater que notre pays est en avance dans le domaine de la santé publique. Nos médecins sont sollicités dans le pays de l’oncle Sam pour des interventions chirurgicales et autres services.
La nouvelle Ministre de la santé, les directeurs des hôpitaux, centre de référence et les CSCOM sont plus que jamais interpelés pour mettre fin définitivement à ses pratiques mafieuses.
Boubacar Diam Wagué
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