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Le ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga a bouclé, le mardi 31 mars à Tombouctou, sa série de visites de terrain dans les différentes régions du Mali à l'exception de Kidal toujours sous occupation.
Il ressort du constat que dans la région de Tombouctou, l'administration peine à se redessiner en raison de la recrudescence de l'insécurité. Les services financiers tels que les impôts, le trésor, le budget sont absents de la région. Des sous préfets sont contraints de se replier sur le chef lieu des cercles. L'administration est absente des communes de Ber, Salam dans le cercle de Tombouctou, de Hamzakoma dans le cercle de Gourma Rharous, Sompi et Léré. D'où le cri de colère du député de Tombouctou qui interpelle la MINUSMA à prendre des mesures contraignantes dans le cadre de l'exécution de son mandat de stabilisation et de protection des civils.
La région de Tombouctou a été la dernière étape de la visite du ministre de l'Administration territoriale. Cette rencontre qui fait l'objet de prise de contact constitue un cadre d'échange permettant aux représentants de l'Etat, élus locaux, chefs de villages, de fractions et de quartiers, de s'exprimer et d'apporter leur contribution à la mise en œuvre de la politique nationale de l'administration, de la sécurité et de la politique de la décentralisation.
Comme à l'accoutumée, le Directeur national de l'état civil, a fait une communication sur le processus du RAVEC et sa phase de pérennisation Adama Sissouma des collectivités territoriales, a pour sa part, fait le tour des défis et enjeux de la régionalisation. Quant à Mamani Naciré, conseiller technique au ministère de l'Administration territoriale, il a axé son intervention sur les élections communales, régionales et celles du district de Bamako.
Après les différents exposés des responsables administratifs, les élus notamment le maire de Tombouctou a évoqué les difficultés de sa région. Il a surtout mis l'accent sur la recrudescence de l'insécurité grandissante. La destruction de nos réseaux routiers enclave la ville sainte du reste du pays. Il informera que le trafic entre Tombouctou et Goundam est totalement bloqué à cause des enlèvements des voitures, motos et des biens de personnes. L'orateur a aussi relevé l'occupation par les groupes armés des localités de Ber et Agouni. "
La seule voie de ravitaillement de la ville de Tombouctou est sérieusement menacée. Cinq camions transportant des matériels de la Minusma ont été brulés par des bandits armés " a-t-il dit. C'est pourquoi, il a exhorté le gouvernement, à déployer tous les moyens conséquents afin de permettre aux paisibles citoyens de circuler librement sur l'ensemble de la région de Tombouctou. Le député de Tombouctou, Aziza Mint Mohamed, a déclaré que les populations souffrent d'insécurité résiduelle.
Ajoutant que face à la recrudescence du banditisme, les forces armées maliennes de concert avec la MINUSMA doivent assurer la sécurité des personnes et de leurs biens surtout au niveau des axes qui relient Tombouctou aux autres cercles et communes de la région.
En outre, elle a déploré l'occupation de certaines localités du cercle de Tombouctou notamment Agouni et Ber. Une insécurité qui met en péril la survie des populations en termes d'éducation, de santé et de fourniture d'eau potable. Elle a interpellé la MINUSMA pour qu'elle prenne des mesures contraingnates dans le cadre de l'exécution de son mandat de stabilisation et de protection des civils.
Prenant la parole, le Gouverneur de la région de Tombouctou, Adama Kansaye, a passé au peigne fin la situation de sa région. Au plan administratif, il indiquera que le retour de l'administration est effectif à l'exception des services financiers qui attendent la fin des travaux de réhabilitation et d'équipement de leurs infrastructures d'accueil. S'agissant des services de la justice, ils ne sont fonctionnels qu'à Tombouctou et Diré.
Le gouverneur de préciser que certaines écoles restent toujours fermées suite au déplacement des parents et des enseignants. Concernant les collectivités territoriales, le chef de l'exécutif régional a relevé qu'elles sont confrontées à des difficultés de fonctionnement dues à la présence des groupes armés. Il fera savoir que malgré la situation sécuritaire qui prévaut, la région n'est pas restée à la traîne par rapport aux préparatifs des prochaines élections.
D'après lui, le chronogramme des activités relatives aux préparatifs des élections communales et régionales est suivi avec beaucoup d'attention à tous les niveaux. Il a déclaré que la révision des listes électorales a pris fin. Environ 2 070 radiations ont été enregistrées, il y a aussi eu 7 506 transferts et 5 955 validations. Malgré ses résultats satisfaisants, le gouverneur a signalé que des défis restent à relever dont la création d'un poste militaire à Diré, un régiment de l'armée à Arouane, des brigades fluviales à Tombouctou, Gourma rharous et à Niafunké. Par ailleurs, il a sollicité la réinstallation et la redynamisation de tous les postes de défense, de contrôle et de sécurité existant avant la crise.
La prise de mesures incitatives en faveur des représentants de l'Etat, des agents de l'Etat et des collectivités territoriales servant dans les régions du nord.
Le ministre de l'Administration territoriale, s'est dit indigné du sort dramatique affligé à la population qui n'a rien fait pour mériter les épreuves qu'elle traverse du fait de l'insécurité. C'est pourquoi, il a salué la présence des forces de sécurité à Tombouctou. Il a exhorté tous les acteurs à s'impliquer afin que la paix revienne dans le septentrion du Mali.
Ramata TEMBELY
Envoyée spéciale