Prolongation de la transition : Comment éviter les sanctions brandies
Les plus hautes autorités de la transition sont aujourd’hui engagées dans la logique du report des élections générales. Ce que ne veulent pas entendre les dirigeants de la CEDEAO, de l’UE et les autres partenaires.
Dans un récent chronogramme élaboré par le ministère de la Refondation Nationale, la tenue des assises nationales de la refondation (ANR) est prévue pour mi-novembre prochain. Ce qui acte de facto la prolongation de cette période transitoire, dont la fin était attendue pour février 2022 avec les élections générales. Comme c’est dans les résolutions des ANR que sortira le nouveau chronogramme électoral, l’on peut désormais affirmer sans risque de se tromper que la transition en cours ne prendra plus fin en février 2022. Ce, d’autant que le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, annonçait récemment qu’il faudra envisager désormais la possibilité d’ajouter quelques semaines ou mois au délai précédemment arrêté à la transition.
Or, il n’est pas exclu que les partenaires internationaux du Mali en viennent à décréter des sanctions contre le Mali, en cas de décision prolongeant la transition. Ces sanctions, le cas échéant, pourraient impacter gravement le quotidien des Maliens.
En effet, pour un pays aussi éprouvé par une crise multidimensionnelle aux conséquences déjà suffocantes, d’autres mesures de rétorsion ou des mesures économiques devraient asphyxier dangereusement le peuple, voire ses dirigeants. Comment pourrait résister les douanes maliennes, les impôts et d’autres secteurs vitaux en cas d’embargo de sanctions éventuelles de fermeture de frontières avec des pays voisins pour un pays continental comme Mali ? Le peuple peut-il faire preuve d’une résilience à cette éventuelle épreuve d’étouffement ? Rien n’est moins sûr, car un peuple affamé a souvent tendance à se révolter. Et une révolte populaire dans le contexte actuel doit être évitée à tout prix !
Il est donc hautement souhaitable que les autorités de la Transition mettent tout en œuvre pour arriver, rapidement, à une certaine décrispation, tant à l’interne qu’avec les partenaires étrangers pour l’amorce d’un dialogue constructif sur la transition. Ceci, en vue de déboucher sur un consensus, véritable bouée de sauvetage du pays. Il urge donc de tout entreprendre, à tous les niveaux possibles, pour aller au dégel et mettre fin à la guéguerre en cours à propos de cette prolongation en force de la période transitoire. Cela s’impose et devient une nécessité vitale surtout dans le climat actuel de tension entre les dirigeants maliens et les dirigeants d’une France, le premier partenaire stratégique du Mali en proie au terrorisme.
Cette recherche de décrispation doit passer par une offensive diplomatique d’envergure tant à l’extérieur qu’avec les acteurs des forces vives de la Nation. Ce qui permettra au chef de l’Etat et à son Premier ministre de tendre sincèrement la main à la classe politique et à la société civile nationale en vue de sauver les meubles de la Nation en péril.
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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