Présidentielle 2012 : La candidature de Dioncounda grosse de péril pour l'ADEMA
Au fur et à mesure que l'échéance du choix du candidat approche, ils sont nombreux dans la ruche ceux qui redoutent qu'une éventuelle candidature de Dioncounda Traoré, le président du Comité exécutif, ne soit un facteur d'échec du parti à la présidentielle de 2012. Car, selon eux, l'intéressé traînerait un lourd déficit de leadership.
Au fur et à mesure qu'approche la date du 23 juillet prochain, des voix s'élèvent, par-ci par-là, craignant une éventuelle victoire du candidat Dioncounda Traoré à la primaire de l'Adema-PASJ. Le souci de nombre d'observateurs, principalement à l'intérieur du parti, étant que Dioncounda Traoré ne soit pas capable de faire gagner l'Adema à l'élection présidentielle de 2012. Selon des barons qui ont requis l'anonymat, au moins trois raisons militeraient en faveur de leur crainte de voir l'Adema perdre la présidentielle de 2012 au cas où ce serait Dioncounda Traoré son porte-étendard.
Primo, selon eux, Dioncounda n'est pas un homme populaire auprès de la masse des militants du parti et des électeurs. Et de plus en plus de Maliens disent, toujours selon des barons de la ruche, ne pas le voir comme président de la République. De ce fait, au sein de l'Adema, beaucoup de militants pensent qu'il ne peut pas faire gagner le parti. D'autre part, le fait que ce soit les adjoints de Dioncounda Traoré au Comité exécutif (à savoir Ibrahima N'Diaye, 1er vice-président et Sékou Diakité, 2ème vice-président) et le secrétaire général du parti, Marimantia Diarra, qui ont décidé de se porter candidats contre lui est signe d'un grave déficit de leadership chez le président de l'Adema. Comment pourra-t-il, après une telle gifle à son autorité, se prévaloir d'un quelconque leadership ? Se demandent ces cadres du parti.
Secundo, certaines sections du parti, et non des moindres comme la coordination régionale de Sikasso, auraient clairement fait savoir qu'elles n'approuveraient pas une éventuelle candidature de Dioncounda Traoré car n'étant pas, à leur entendement, susceptible de faire gagner le parti à l'élection présidentielle de 2012. D'où le fait que certains cadres n'hésitent plus à appeler à la convocation d'un congrès extraordinaire dans le but de débarquer Dioncounda Traoré du gouvernail.
Tertio, le projet de Code de la personne et de la famille, que les députés ont failli adopter dans un passé récent sans avoir, au préalable, pris en compte les réserves formulées par la communauté musulmane, a fait braquer certains milieux islamiques contre le président de l'Assemblée nationale, président de l'ADEMA, Dioncounda Traoré. Tout le monde se rappelle également de la cassette audio avec des propos incendiaires que le prêcheur Bandiougou Doumbia a fait diffuser en vilipendant le comportement de certaines autorités et en les mettant dos à dos avec l'Islam. N'est-ce pas, d'ailleurs, à cause du fait que son image passe très mal auprès des leaders religieux que le président de l'ADEMA a effectué la semaine dernière un bref déplacement auprès du Chérif de Nioro qui, aurait auparavant demandé à ses fidèles de ne pas voter pour l'ADEMA en 2012. Et le samedi dernier, en sa qualité de président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré a présidé, dans la salle Babemba à Ouolofobougou, une rencontre portant sur le dialogue islamo-chrétien. Cela pourrait-il contribuer à redorer son blason auprès de la communauté musulmane ?
Toute chose qui corrobore le fait que le président de l'ADEMA n'a pas commencé assez tôt à préparer sa candidature. Raison pour laquelle il fait face aujourd'hui à d'énormes défis qui peuvent être autant de périls à même d'empêcher l'ADEMA d'accéder au pouvoir en 2012. D'où cette impérieuse nécessité pour la ruche de se donner un soin particulier dans le choix du candidat qui pourrait lui faire gagner la prochaine élection présidentielle. Avec un candidat jeune, le parti pourrait s'offrir un double mandat en cas de victoire. Alors qu'en cas d'échec du candidat Dioncounda Traoré à la présidentielle de 2012, l'ADEMA s'éloignerait du pouvoir pendant au moins dix longues années.
Pour certains milieux proches des partis comme l'URD, par exemple, un second tour URD/ADEMA à la présidentielle de 2012 serait tout à l'avantage de Soumaïla Cissé au cas où ce sera Dioncounda Traoré qui portera les couleurs de l'ADEMA. C'est dire, qu'au-delà du parti de l'abeille, le candidat Dioncounda ne semble pas, aux yeux des observateurs extérieurs, peser assez lourd pour faire gagner son parti en 2012.
Il s'agit maintenant de savoir si la Commission de bons offices- au sein de laquelle le candidat Dioncounda est crédité d'avoir les faveurs de trois membres sur les cinq - va-t-elle intégrer toutes ces données dans son calcul en vue du choix du candidat de l'ADEMA à la présidentielle de 2012 ? On le saura, dans les jours à venir, quand ladite commission fera parvenir son choix à la direction du parti qui se penchera également sur la question, le 23 juillet prochain Toujours dans la quête d'un candidat de consensus.
Mamadou FOFANA
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