Quand l’inquiétude gagne du terrain

Fév 20, 2012 - 07:31
Fév 20, 2012 - 07:31
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L’appréhension d’un peuple, la résolution d’une armée  désorientée, son engagement dans un combat qu’elle ne déchiffre pas et  l’atrocité des rebelles...ont désormais donné un autre visage à notre pays : celui d’un pays qui nage dans le vague.     Depuis le début des hostilités  au Nord du Mali en janvier 2012, la communication fait défaut et les spéculations vont bon train. Les affrontements ont poussé des dizaines de milliers d’habitants à fuir ces zones selon l’ONU. Au moins 30 000 déplacés internes sont recensés par le CICR, et environ 44 000 sont réfugiés dans des pays voisins. Evidemment,  l'accord entre gouvernement et  rebelles  pourrait être le signe le plus porteur d'espoir à être apparu sur un décor national. Mais est-ce possible ? Nous nous obscurcirions nous-mêmes si nous croyons que cela pourrait encore être réalisable. On ne peut que saluer le discernement de la population malienne qui a fait la part des choses en se ressaisissant. Mais le temps presse et la date des élections présidentielles  approche. Que faire? Pourrions-nous respecter le calendrier électoral ? Cette question pertinente  est sur toutes les lèvres. Quand tout conspire à nous aveugler, c'est le doute qui prend le pouvoir... Nous nous trouvons en face d’une brochette d’impopularité du régime ATT et de politiciens qui sont pressés de briguer la magistrature suprême. Des voix commencent à se lever publiquement pour se pencher enfin sur le sujet qui a provoqué de vives controverses. Daniel Tessougué et Mohamed Bathily, parmi tant d’autres, ont réagi à la Maison de la Presse le 14 février 2012. Ils lancent  un appel à tous les citoyens pour préserver le pays de toute dérive destructrice et en même temps dénoncent la mauvaise gouvernance sur le problème du Nord. Jeudi dernier à la Maison de la Presse, c’était au tour du  président de l’ADEMA -PASJ, Dioncounda Traoré, de monter au créneau en disant que « si le calendrier n’est pas tenu, tout peut se passer, même un coup d’Etat ». Tout le monde pense qu’il pourrait y avoir à tout bout de champ une révocation du gouvernement  si les choses ne se déroulent comme prévu. Dommage pour le Mali après temps d’efforts pour préserver la démocratie !         Ouvrir les yeux sur la réalité ou dévier le regard : c’est tout l’enjeu de cette présidentielle. Neïmatou  Naillé Coulibaly

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