Rebondissement dans l’affaire Gassama Diaby - Mme Konté : L’Assemblée Nationale statue sur la demande de levée d’immunité du député URD

A la demande parquet de la commune I, l’Assemblée Nationale a d’ores et déjà pris des dispositions relatives à la levée de l’immunité du député Gassama Djaby. Des groupes parlementaires sont en effet constitués au niveau de l’Hémicycle.

Accusé de ‘’tentative d’assassinat et incitation à la violence’’ sur la personne de la maire de la Commune I, à savoir,  Mme Conté Fatoumata Doumbia, cette dernière a, au mois d’avril dernier,  introduit une plainte contre son agresseur.

A la faveur d’une conférence de presse qu’elle a tenue en avril 2011, l’élue communale a clairement accusé le député Urd de Yélimané, Mamadou Awa Gassama Diaby de tentative de «tentative d’assassinat et incitation à la violence’’. Les faits remontent au mois d’avril dernier à Djélibougou – Doumanzana à propos du dépôt d’ordures de la commune I. A la demande du député Gassama, les jeunes du quartier ont manifesté contre la présence du  dépôt d’ordures institué par un arrêté municipal antérieur à Mme Konté. Mais pour l’élu URD, lui-même résident dudit quartier,  le site contribue à l’empoisonnement des populations riveraines lesquelles, à son avis, doivent s’y opposer.

Le jour de l’incident, le maire ayant appris qu’un incendie s’était déclaré sur les lieux a décidé de s’y rendre. C’est en ce moment que les événements s’accélèrent. Elle fut violemment prise à partie par des jeunes en colère et ne dut son salut qu’à ses jambes. Avec d’autres membres de l’équipe communale, elle trouva refuge dans une cabane à proximité et dut, par la suite s’échapper par la fenêtre. Les manifestants déversèrent leur colère sur son véhicule qu’ils incendièrent littéralement. 

Pour la victime, c’est bien le  député, Mamadou Awa Gassama Diaby qui est à l’origine de ce vindicte populaire. «Nous avons identifié au moins une dizaine de personnes qui ont pris part aux évènements …  Nous avons donc établi notre plainte avec des noms bien précis. Le Procureur mènera son enquête et je ferai tout pour que l’immunité parlementaire de Diaby soit levée à l’Assemblée nationale» avait alors indiqué Mme Konté.

La réaction de l’accusé ne se fit pas attendre. Organisant à son tour une conférence de presse, l’élu de Yélimané explique : «Cela ne me fait pas peur. Elle n’a aucune preuve contre moi. Je ne me sens coupable de rien. Je me défendrai et j’ai également mes avocats. Tout cela, c’est de la politique».

Mettant sa menace à exécution, l’élue communale et non moins présidente du Mouvement des femmes ADEMA, a en effet introduit une plainte au niveau du parquet lequel, à son tour, a saisi le ministre de la justice dans l’intention d’obtenir la levée de l’immunité parlementaire du député. En la matière, la procédure voudrait que le  ministre de la justice saisisse à son tour, le premier ministre habilité à introduire une demande  auprès du président de l’Assemblée nationale. C’est cette procédure qui vient de connaître une évolution. 

L’assemblée Nationale a en effet reçu, vendredi dernier, notification de la plainte et de la demande de levée de l’immunité du député. Sur sollicitation du président de la dite institution, des groupes parlementaires ont été constitués en vue de statuer sur la question. Ils doivent rendre leur verdict dans les jours qui suivent.

Cette affaire survint dans un contexte marqué par la précampagne pour les élections présidentielles de  2012 et la perspective d’une opposition entre différents courants politiques. Pour rappel : Mamadou Gassama Djaby est un transfuge de l’ADEMA au profit de l’URD elle-même née des flancs du parti majoritaire (le PASJ). Les présidents des deux formations sont en outre  tous candidats à l’élection présidentielle en vue. Et, les deux entités sont membres de la mouvance présidentielle. En clair, les observateurs s’accordent désormais à dire qu’il s’agit d’une guerre feutrée qui ne dit pas encore son nom.

B.S. Diarra