Remplacer "Obamacare", pas si simple !

Les républicains divisés
Le problème, ce n'est pas le manque de propositions. Les républicains ont lancé une demi-douzaine de projets de réforme. Mais le parti est tiraillé entre différentes factions et il n'y a pas de consensus. Les centristes veulent, avant de supprimer la loi, être certains que les familles de classe moyenne et défavorisées seront toujours assurées. Les conservateurs, eux, veulent tout dynamiter. Et on avisera ensuite. Beaucoup de ces propositions assurent bien moins d'Américains qu'Obamacare, ou alors gardent des clauses de l'Affordable Care Act jugées inacceptables par les ultra-conservateurs, comme des amendes pour les gens qui refusent de s'assurer. Pour la droite ultra, il s'agit d'une ingérence insupportable de l'État dans la vie privée. Mais si les individus jeunes en bonne santé ne s'assurent pas, les compagnies d'assurance sont condamnées à augmenter le montant des cotisations. D'où la menace de l'amende mise en place par l'administration Obama. Quant à « réparer » Obamacare, ce n'est pas si facile. Ils n'ont qu'à demander à leurs collègues démocrates qui se sont arraché les cheveux sur la réforme pendant des mois. C'est une énorme usine à gaz qui risque de s'effondrer si on en enlève un seul pan. Son remplacement va probablement s'effectuer par petits bouts, d'autant que les républicains, qui ne sont que 52 au Sénat, ont besoin de 60 voix pour modifier la loi. Les démocrates sont conscients de la nécessité d'améliorer le système, qui est loin d'être parfait. Le coût des médicaments et des cotisations s'envole. Mais ils veulent d'abord qu'on leur présente un projet clair.Tom Price, l'homme providentiel ?
En attendant, ces tergiversations créent un climat d'incertitude pour le consommateur, qui ne sait pas s'il bénéficiera encore d'une assurance l'année prochaine, ni à quel tarif. Les assureurs sont également inquiets et un certain nombre se sont retirés ou pensent à abandonner le programme. Ce qui menace de faire exploser tout le système. Trump et les républicains comptent beaucoup sur Tom Price, le nouveau ministre de la Santé qui a été confirmé par une étroite majorité au Sénat après avoir fait l'objet de violentes critiques de la part des démocrates sur ses pratiques éthiques. On lui reproche ses achats d'actions d'entreprises pharmaceutiques alors qu'il planchait sur des projets de loi en leur faveur. Cet ancien chirurgien et représentant de Géorgie est un libéral acharné, hostile à l'intervention publique, et a milité dans le passé en faveur de la privatisation de Medicare, l'assurance santé des seniors. Sa nomination devrait probablement accélérer les choses, mais encore faut-il qu'il trouve un compromis dans son propre camp.Quelle est votre réaction ?






