Rencontre ATT/ épouses des Porteurs d’Uniformes: Le président se défend sans convaincre !

Fév 9, 2012 - 04:57
Fév 9, 2012 - 04:59
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Comme nous l’avons annoncé dans notre précédente publication, les épouses des porteurs d’uniforme  voulaient coûte que coûte  avoir une audience avec le chef de l’Etat pour lui exprimer, de vive voix, leur mécontentement  et leur amertume face aux tueries de leurs époux et enfants au front par des rebelles. Elles exigeaient du chef de l’Etat des éclaircissements sur ce drame national. Chose faite le 3 février 2012 à Koulouba. Pour rappel, le jeudi 2 février 2012, la ville de Bamako était en ébullition. En effet, les épouses des militaires de Kati et leurs enfants étaient massivement descendus dans la rue, en dressant des barricades sur les routes et en brûlant des pneus. Certains étaient même passés à la vitesse supérieure en brisant les vitres  des édifices publics et en détruisant des feux de signalisation. Les dégâts causés sont énormes. La confusion régnait partout. L’heure était grave et il fallait que le chef de l’Etat sorte de son mutisme pour couper court aux folles rumeurs qui avaient presque convaincu beaucoup de nos concitoyens. Ces rumeurs qui circulaient, tenaient pour responsable le chef de l’Etat. C’est donc dans un climat très tendu que le Chef suprême des Armées a accordé, le 3 février, une audience aux épouses des porteurs d’uniforme, afin d’échanger avec elles sur le massacre de leurs époux et enfants au front. La rencontre avait l’allure d’un procès. Le chef de l’Etat représentait l’ «accusé» et les épouses des porteurs d’uniforme étaient les «victimes». Visiblement, les épouses des militaires  avaient les visages teintés d’amertume et de tristesse. Le Général-Président avait du mal à se faire comprendre. Il était soupçonné d’avoir cautionné les rebelles contre l’Armée nationale, qui peine à se battre sur le terrain, faute de munitions et d’armements adéquats. Les principales charges qui ont été retenue par ces femmes contre l’«accusé» ATT sont, entre autres : «Nos maris n’ont pas de moyens matériels pour faire face à l’ennemi ; ATT n’a pas donné l’ordre de tirer ; nos maris n’ont de nourriture conséquente ; ATT a été pris en flagrant délit de communication avec un haut responsable de la rébellion, ce dernier ayant perdu son portable lors d’une bataille ; ATT est le chef des rebelles». Ce vendredi, 3 février 2012 sur la Colline du pouvoir, le président de la République était entre le marteau et l’enclume. Aux dires du président ATT, il ne revient pas à lui de donner l’ordre de tirer. «Il y a dans chaque bataillon un chef militaire qui commande les opérations sur le terrain et c’est lui qui doit donner l’ordre de tirer», s’est-il défendu. Et d’ajouter que depuis qu’ils ont quitté leurs camps militaires, l’ordre a été donné de se battre. Chacun d’entre eux a un rôle éminent à jouer dans la gestion de cette crise. Selon le président, son rôle est de leur donner des moyens financiers et logistiques. «Si on m’envoie au front sans munitions, j’ai le plein droit de refuser. Pourquoi vais-je affronter l’ennemi sans armes ?», se demande ATT. Il avoue en fait qu’il y a eu des problèmes de ravitaillement des munitions, parce que l’équipe qui en avait la charge, n’est pas arrivée à temps. Il dit avoir donné de l’argent pour assurer les besoins alimentaires quotidiens de l’armée. Concernant l’épineuse opinion que soutiennent beaucoup de personnes qu’ATT est le chef des rebelles, le Général-Président répond : « Je suis un chef d’Etat et non un chef rebelle. Je croyais que c’était une farce, mais je n’imaginais pas une seule seconde qu’on était au sérieux jusqu'à tel point». Pour leur part, ses interlocutrices s’étonnent et n’arrivent pas à comprendre pourquoi les arsenaux de guerre qui ont servi à la parade lors du Cinquantenaire de notre indépendance, ne sont pas mis à la disposition de nos forces régulières qui battent de l’aile face à des ennemis qui sont revenus de la Libye avec des armes redoutables. «Je mettrai tout à la disposition de nos forces armées et de sécurité pour qu’elles puissent venger nos soldats tombés sur le champ d’honneur en défendant l’intégrité territoriale du pays», rétorque ATT. Une des intervenantes se dit très indignée contre le Général-Président, qui par sa médiation et sa diplomatie, est parvenu à mettre un terme à bien de conflits destructeurs sur le continent, mais n’arrive pas paradoxalement à solutionner cette attaque des rebelles. Là-dessus, ATT a tout simplement rassuré ses interlocutrices qu’il fera tout pour faire revenir la paix et la stabilité dans le nord du pays. Malgré cela, celles-ci sont reparties de Koulouba en restant sur leur soif. Espérons tout de même qu’elle parviendront à prendre leur mal en patience. Boubacar SIDIBE (Stagiaire)

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