Après avoir violé les textes de l’accord-cadre, Cheick Modibo Diarra semble contraindre à revoir sa copie. Président d’un parti politique, candidat déclaré à la présidentielle de 2012, l’actuel PM ne voulait-il pas jouer en solo ? Sinon, pourquoi attendre tout ce temps alors que le nerf sciatique de la démocratie est les partis politiques avec qui devait se constituer son gouvernement ? Il ne semble pas dire ses vraies intentions.
[caption id="attachment_69778" align="alignleft" width="350" caption="Le Premier ministre de la transition, Cheick Modibo Diarra"]
[/caption]
«Mieux vaut tard que jamais», diront certainement les flagorneurs du Premier ministre. Oubliant que la mission du Premier ministre consistait d’abord à mettre en place un gouvernement d’union nationale ou de large ouverture, selon. Avec comme objectifs, la libération du Nord et l’organisation d’élections libres. Mais, contre la volonté de tous, M. Diarra avec plein pouvoir (lequel ?) s’est donné du plaisir par la complicité des maîtres occultes à s’arroger des pouvoirs en imposant un gouvernement taillé sur mesure.
Ce mardi 19 juin, le Premier ministre de la transition malienne a rencontré les regroupements politiques issus de la crise née du coup d’Etat du 22 mars dernier. Il s’est agi de les écouter et de faire une proposition de sortie de crise afin de gérer au mieux la transition prévue pour un an. La mise en place d’un Conseil Consultatif comprenant 30 membres dont 15 militaires, 9 pour l’Assemblée nationale c'est-à-dire un par groupe parlementaire, un par groupement politique soit 4 et les 2 autres certainement pour la Société civile. Quel sera le rôle et le contenu de ce conseil ?
Il nous est difficile de répondre à cette question car à ladite rencontre, le PM, nous dit-on, ne l’a pas signifié. Et puis, les regroupements politiques notamment le Fdr s’est réservé de lui annoncer son adhésion. Au Fdr, ils auraient dit, comme à la mise en place du gouvernement, d’en avoir pris acte. Ainsi, ils doivent se réunir comme ils le lui ont dit afin de produire une réponse écrite. La parole disparait l’écriture reste.
Quoi qu’il en soit, le PM semble se voir dans l’obligation d’aller avec les partis politiques d’où le retroussement de ses manches. Sinon, il avait certainement cru pouvoir agir en solo avec ses relations personnelles pour nous imposer sa vision, sa méthode et ses hommes. Mais, après une période de tango tango, il a compris que la force du poisson n’est autre que l’eau. Et surtout que depuis quelques jours, les organisations internationales et autres partenaires du Mali n’ont cessé de le rappeler à l’ordre.
Face à cette situation, il s’est vu contraindre à associer les autres pour pouvoir sortir notre pays de la crise qui le secoue depuis la démission d’Amadou Toumani Touré chassé du palais de Koulouba. Il s’agit maintenant de jouer franc jeu afin que notre pays retrouve ses repères.
Boubacar DABO