Renforcement de la démocratie et de la décentralisation: Le rôle et la place des autorités traditionnelles au cœur des débats
Du 7 au 8 février 2012, la salle de conférence de la Chambre de conférence et d’industrie de Mopti a abrité le Forum sur la valorisation du rôle et de la place des autorités traditionnelles dans le cadre de la démocratie et de la décentralisation au Mali. Co-présidée par le Ministre des Relations avec les Institutions, Dr Abdoulaye Sall et celui chargé de la Décentralisation, David Sagara, la cérémonie d’ouverture a enregistré la participation du Maire de la Commune urbaine de Mopti, Oumar Bathily ; du président de l’Assemblée régionale, Macki Cissé ; du Gouverneur de la région de Mopti ; Seydou Toumani Camara et l’ensemble des présidents des Assemblées régionales de Kidal, Gao et Kidal.
Ce Forum de la Venise Malienne regroupant les représentants et participants venus des régions de Mopti, de Tombouctou, de Gao et de Kidal peut être qualifié de Forum d’information, de sensibilisation, de formation et de validation de la participation, de l’implication, de la responsabilisation et de l’autonomisation des autorités traditionnelles dans le cadre de la démocratie et de la décentralisation.
Ce Forum qui est une initiative de CRI 2002, s’inscrit résolument dans la dynamique de celui de Sikasso des 30 et 31 mars 2011 sur la même problématique et dont l’objectif était de contribuer à améliorer les connaissances des autorités régionales et locales sur le rôle et la place des autorités traditionnelles à travers les 12.000 entités administratives de base que sont les villages, les fractions et les quartiers dont les communautés sont représentées auprès des pouvoirs publics par un Chef assisté d’un Conseil avec des attributions spécifiques devant s’intégrer dans le processus de démocratisation et de décentralisation en marche dans les 761 collectivités territoriales de notre pays dont 703 Communes rurales et urbaines.
Parmi ces attributions d’une haute portée historique, traditionnelle, démocratique et républicaine, on peut retenir celles relatives à la mission de service public du chef de village, de fraction ou de quartier en sa qualité de représentant de l’administration auprès de sa Communauté portant, entre autres, sur l’application des lois et règlements, du maintien de l’ordre public et de la protection civile, du respect des mesures d’hygiène, de salubrité et de la protection des ressources naturelles. Et aussi des attributions de recouvrement et de mobilisation des ressources internes des collectivités territoriales, en prêtant son concours aux agents de l’administration, notamment dans le cadre du recouvrement des impôts et taxes. A ce titre, il perçoit une indemnité dont le taux est fixé par un arrêté conjoint du Ministre chargé de l’Administration Territoriale et du Ministre chargé des Finances.
Et aussi des attributions de règlement des conflits de la famille aux institutions nationales et internationales, une fonction et un pouvoir de médiation et de conciliation en matière coutumière, civile et commerciale. Encore faut-t-il qu’on ait une compréhension commune, partagée et acceptée sur les concepts de chefs traditionnels, d’autorités traditionnelles, de pouvoirs publics, de ce qui se passe en la matière dans des pays frontaliers voisins à dimensions et à problèmes équivalents sur le rôle et la place des autorités traditionnelles dans l’œuvre de construction démocratique et républicaine?
Autant de questions qui ont été soumises à débats au cours de ce Forum de la Venise Malienne regroupant les régions de Mopti, de Tombouctou, de Gao et de Kidal.
Samakoro KONE
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