Report des législatives : La prorogation du mandat des députés qui fâche
![Report des législatives : La prorogation du mandat des députés qui fâche](uploads/news/images/2018/02/assemblee-depute-armee-issack.jpg)
Contexte peu favorable
Le report des législatives était dans l'air du temps depuis le lendemain de la présidentielle d'août-septembre dernier. Le scrutin a été certes remporté par le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, mais l'opposition a fortement critiqué le processus qui est, selon elle, "entaché d'irrégularités et de fraudes de grande ampleur". La preuve, le principal challenger d'IBK, Soumaila Cissé, continue de contester la légitimité du chef d’Etat. Et pour ce faire, un front dénommé, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), tient désormais à ce que toutes les conditions soient réunies pour un scrutin transparent. Ce qui nécessite des réformes et donc va prendre du temps. De son côté, le gouvernement semble ne pas être prêt à organiser un scrutin qui intervient dans un contexte sécuritaire les plus alarmants. Plusieurs réformes sont en effet en cours notamment un redécoupage administratif avec la mise place de nouvelles régions, ainsi que l'adoption des lois permettant le vote et donc la représentation de la diaspora. Et pour ne pas arranger les choses, la grève des magistrats qui déjà fait repousser le scrutin du 28 octobre au 25 novembre, se poursuit toujours alors que l'administration judiciaire est un acteur central du processus électoral.Voix discordantes
Toutefois, plusieurs autres formations politiques se sont déjà prononcées contre le report. C'est le cas du parti Yéléma, "le Changement", de l'ancien premier ministre Moussa Mara. Dans une déclaration de presse, en date du 16 octobre, il a tenu à réitérer sa position, maintes fois exprimée, du maintien à date constitutionnelle des élections législatives. Tout en exprimant, "son opposition par principe au report de cette consultation", Yéléma, rappelle que la Cour constitutionnelle a déjà clairement affirmé qu'il n'existe aucune possibilité constitutionnelle de reporter les élections législatives et de proroger par voie de conséquence le mandat des députés. Le parti de Moussa Mara a par conséquent invité le gouvernement à assumer, "sa responsabilité d'organiser des élections permettant de respecter la Constitution et les lois comme il l'a fait à l'occasion du scrutin présidentiel". Bien qu'il reconnait la pertinence des arguments pour un report des législatives, la formation, qui a prévenu sur les risques d'une énième crise politique, a estimé que "cette situation constitue un échec pour le gouvernement et conduit à un vide qui ne saurait être couvert par un quelconque acte juridique ou judiciaire". Le parti de Mara n'est pas le seul à s'opposer au report des législatives. Plusieurs autres formations, notamment de la majorité présidentielle, comme la Codem, l'Adéma/PASJ ou le Mouvement pour le Mali, sont réticents face à ce report qui se traduira par une prorogation du mandat des députés. La Cour constitutionnelle justifie son arrêt au nom d’un "cas de force majeure" que posent les difficultés qui entravent l’organisation des législatives. La Cour insiste également sur "la nécessité d’assurer le fonctionnement régulier de l’Assemblée nationale". La Constitution stipule en effet que le scrutin se tient tous les cinq ans. Le dernier ayant eu lieu les 24 novembre et 15 décembre 2013, la non tenue des législatives dans les délais plongerait le pays dans un vide constitutionnel. Assi de DiapéQuelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)