Report ou non des élections: Hommes Politiques A Vos Consciences

Fév 8, 2012 - 04:25
Fév 8, 2012 - 04:25
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« Je suis pressé de partir. Je veux partir comme l’exige la Constitution , je n’ai jamais eu d’autres intentions. Aujourd’hui la situation est critique dans une large partie du pays. Les élections peuvent difficilement s’y tenir et ce serait violer le droits de nos concitoyens qui vivent dans les zones de combat que de s’entêter à les organiser sans eux. Je sais que certains d’entre vous, pressés d’occuper mon fauteuil, font croire aux gens que j’ai tout inventé pour rester quelques mois de plus au pouvoir. Je sais aussi que je suis mal placé pour demander un report, mais vous savez autant que moi qu’il ne peut y avoir d’élections dans le contexte actuel. Je vous ai appelé pour vous mettre devant vos consciences et devant l’Histoire. Je reste à l’écoute. » Tel semble la traduction des propos d’ATT au cours de l’entretien qu’il a eu avec les leaders politiques. Deux candidats ont eu le mérite d’y assister et de montrer combien la vie de leurs compatriotes et la situation au Nord Mali comptent à leurs yeux. D’autres par contre ont affiché leur mépris de la chose et ont brillé par leur absence. Le porte-parole du groupe, Mr Dioncounda Traoré, a insisté sur le fait que c’est ATT lui-même qui a insisté sur sa volonté de s’en aller le 08 juin prochain. C’est dire qu’eux, politiciens, ne sont pas prêts à dire de reporter les élections quel que soit ce que ça peut coûter, si ATT même n’a pas eu le courage de le dire. En bon communicateur le Président candidat de l’ADEMA a fait croire qu’eux étaient venus pour le report et qu’ATT en a rejeté l’idée. Faux ! Dans ce pays on a toujours eu la peur d’être le premier à dire les choses. Aujourd’hui malgré la réalité et les incertitudes sur le terrain, rien n’est envisagé à temps pour accueillir le report des élections, quand bien même on est convaincu que c’est la seule issue. Tout fait croire qu’on veut plonger le pays dans l’illégalité constitutionnelle et attendre le 07 juin pour se prendre la tête et ajouter l’instabilité à l’insécurité déjà insupportable. C’est là le fort des hommes politiques de notre pays. Gueuler grandement quand tout va bien et, se terrer tels des irresponsables, quand il faut proposer pour éviter le pire. C’est pourquoi certains citoyens attaqueront tout résultat issu d’élection parcellaire dans ce pays « un et indivisible » et où les citoyens ont le même droit au Sud comme au Nord. La cruauté des hommes politiques maliens est mise à nue par cette épreuve que l’Histoire impose en ce moment à notre pays. Tous ceux qui piaillaient sur les réformes et d’autres problèmes sociétaux, se sont tus comme des pierres à l’équation Nord Mali. Carence intellectuelle ou mauvaise foi mortelle, le Mali n’a pas d’hommes politiques à la hauteur de sa grandeur et de sa dignité. Aveuglés par l’ambition, se méfiant de tout et, détestant jusqu’à leurs électeurs, les hommes politiques maliens ont prouvé, en cette présente occasion, jusqu’où ils peuvent pousser le cynisme pour martyriser notre peuple. Mais grande sera leur surprise et amer sera le regret pour beaucoup d’entre eux. Les élections ne se feront pas en enjambant le cadavre d’autres maliens. Elles seront sans légitimité et rechigneront à toute conscience humaine, car dépourvue de moralité et de généralité qui font des élections démocratiques une occasion de fête pour les peuples civilisés. Nous sommes un grand peuple et non une horde d’anthropophages, qui se rit des cadavres des frères et sœurs qui pourrissent au soleil, parce que ; tout simplement, nos ambitions et nos envies nous aveuglent. Qu’avons-nous garder de ce grand héritage, si nous ne prenons le temps de pleurer nos morts pour ensuite faire autre chose. Poussé jusqu’à ses limites et apeuré par tous les noms d’oiseaux dont il est traité, ATT a perdu jusqu’à l’audace de reconnaitre l’évidence de l’Etat d’urgence que nous traversons. Ainsi, si les partis ne veulent entendre raison et proposer des solutions de consensus pour la suspension du calendrier électoral pour raison de guerre. Si les politiciens abusant du Parlement et du pouvoir qui leur est conféré, ne mettent point de bémol à leurs funèbres ambitions. Ou s’ils pensent jouer sur la « naïveté » de notre peuple, alors comme à l’histoire du code, la rue les désavouera et leur rendra très amers la politique et ce qu’ils y espèrent. Karim FOMBA  

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