Rétablissement de la sécurité dans le nord du Mali : Des experts plaident pour une coopération algéro-française

Avr 15, 2012 - 15:30
Avr 15, 2012 - 15:30
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La lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne ne peut s'effectuer uniquement par des efforts nationaux, ont souligné hier à Alger des experts dans les questions sécuritaires en Afrique et Moyen-Orient, affirmant qu'une coopération "étroite" entre l'Algérie et la France peut être une réponse à la crise sévissant dans le nord du Mali. La lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne ne peut s'effectuer uniquement par des efforts nationaux, ont souligné hier à Alger des experts dans les questions sécuritaires en Afrique et Moyen-Orient, affirmant qu'une coopération "étroite" entre l'Algérie et la France peut être une réponse à la crise sévissant dans le nord du Mali. Intervenant lors d'une rencontre autour de la crise sécuritaire dans les pays du Sahel et les effets négatifs d'une intervention étrangère, organisée à l'hôtel El-Aurassi par l'Association algérienne de soutien à la famille rurale et le magazine "Aldjazaïr.com", l'ancien directeur de la surveillance du territoire français (DST), M. Yves Bonnet, a estimé, qu"'il n'est pas possible de lutter contre le terrorisme avec des réponses nationales". C'est dans ce cadre qu'il a préconisé "une coopération étroite entre l'Algérie et la France pour juguler le phénomène du terrorisme dans la région sahélo-saharienne et en particulier au Mali". Partant du fait que la menace terroriste est "un phénomène qui touche toute la façade méditerranéenne", il a reconnu que son pays (la France) "n'a pas agi pour aider le Mali dans sa crise, conformément aux accords qui lient les deux pays". Rappelant, à ce titre, que la France est liée au Mali, comme aux pays francophones d'Afrique, par des accords d'assistance en cas d'agression ou de tentatives de déstabilisation, M. Yves Bonnet a regretté de ne pas voir ces accords mis en œuvre dans le cas du Mali menacé de partition et par les groupes terroristes dans sa partie située au nord. Soulignant que "l'Algérie est le seul pays de l'Afrique du Nord qui a une armée bien équipée et bien entraînée", l'ancien directeur de la DST a mis l'accent sur "l'absolue nécessité d'un rapprochement de la France avec l'Algérie pour ramener la sécurité et l'apaisement dans la partie nord du Mali et dans l'ensemble des pays du Sahel africain". Pour le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), M. Eric Denécé, une coopération entre l'Algérie et la France "est la seule voie possible pour un retour à la stabilité dans la région du Sahel en général et le nord du Mali en particulier". Il a rappelé, dans ce contexte, les conclusions d'une mission d'enquête indépendante en Libye, au summum de la crise dans ce pays, dont il était membre, regrettant que la suite des événements dans la région ait donné raison à ce panel qui avait attiré l'attention des puissances engagées en Libye des dangers de dislocation de l'Etat nation dans ce pays. M. Denécé a estimé, en outre, que ce qui est appelé "printemps arabe", obéissant à une stratégie de déstabilisation de l'Afrique de Nord et du Moyen-Orient mise en œuvre depuis 4 ans, "visait aussi l'Algérie", un domino, a-t-il dit, qui a résisté et qui n'est pas tombé. L'écrivain français et expert dans le contre-terrorisme, M. Richard Labévière, a axé son intervention sur la structuration des groupes terroristes dans la région du Sahel africain et les moyens de riposte à ce phénomène. Evoquant une "double géopolitique" du crime dans cette région, ce spécialiste a indiqué que sur le premier plan, la région du Sahel "abritait les terminaux des cartels de la drogue, à la fois de la Colombie, du Venezuela et récemment du Mexique". Alors que les groupes terroristes liés à El Qaïda "viennent s'articuler sur le premier segment lié au trafic de drogue et le banditisme", a-t-il ajouté. M. Labévière qui a plaidé pour éviter une "afghanisation" de la crise malienne, a invité tous les pays de la région du Sahel et les puissances influentes dans la région à échanger les renseignements sur les groupes terroristes et pour trouver des formes adéquates de réponse au phénomène du terrorisme dans la région. "La France partage avec l'Algérie la menace du terrorisme comme elle doit partager avec elle les moyens de riposte", a-t-il dit. La présidente honoraire du Sénat belge, Mme Anne-Marie Lizin, a préféré, pour sa part, s'adresser aux membres des familles des sept diplomates algériens enlevés à Gao, présentes à cette rencontre, leur exprimant sa solidarité et son soutien. C'est dans ce cadre qu'elle a expliqué que la prise d'otages dans cette région est pratiquée depuis des années, soulignant qu'il s'agissait du seul procédé pouvant procurer aux groupes terroristes des revenus. Relevant que la crise libyenne "était un facteur qui a explosé dans la région avec une capacité militaire non-contrôlée", elle a exprimé sa conviction, au vu de l'émergence de revendication régionale à l'instar de celle du Mouvement Azawad dans le nord du Mali, qu"'un grand pays comme l'Algérie est visé". La présidente de l'Association de solidarité avec la famille rurale, Mme Saïda Benhabylès, a relevé, de son côté, que la clause d'ingérence imposée par l'Occident en Libye, pour des motifs humanitaires, "a eu un effet contraire et catastrophique". Pour illustrer son propos, elle a cité le cas des armes qui circulent dans la région du Sahel, notamment, la crise qui secoue le nord du Mali. Mme Benhabylès a salué, à cette occasion, les familles des sept diplomates algériens enlevés à Gao, affirmant que l'Etat algérien oeuvre actuellement pour la libération de ses ressortissants pris en otage. Elle a précisé, dans ce cadre, que cette rencontre a été organisée sur proposition de représentants de la société civile des villes de l'extrême Sud de l'Algérie, à savoir Tamanrasset, Adrar, Ghardaïa et Ouargla.   elmoudjahid.com 16-04-2012

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