Retombées de la partition du nord-Mali : Les chefs religieux dans la zizanie

Peut 15, 2012 - 09:21
Peut 15, 2012 - 09:54
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Le Haut conseil islamique cherche à parvenir à une promesse sociale partagée par toutes les larges couches de nos populations. Cependant, à ce qu’on nous rapporte, l’institution serait traversée par des courants contraires où les querelles de personnes ou de leadership ne seraient pas absentes.     [caption id="attachment_66679" align="alignleft" width="310" caption="Mahamoud Dicko, Chérif Madani Haidara"][/caption] Est-ce manquer de respect que de voir nos chefs religieux se regarder en chiens de faïence ? Le Haut conseil agit comme interface et est reconnu comme institution en tant  que telle. Ce n’est pas nous qui le disons. Le HCE se donne une mission régalienne : conforter les liens de solidarité et la cohésion sociale de tous les fils de ce pays. Depuis son établissement, il a su accompagner, guider, conseiller dans les premiers pas de notre jeune démocratie. Nous en voulons pour preuve qu’il est sur les remparts avec les autres segments de la société pour apporter sa pierre de construction. La récente crise humanitaire et politique au Nord risque de tourner au vinaigre pour lui. Le samedi 12 Mai, le HCI convoyait, au départ de Bamako et en présence  de ses éminents membres  180 tonnes de vivres, médicaments et autres provisions en direction des villes de Gao, Tombouctou, Ménaka… C’est plus d’une dizaine de véhicules lourdement chargés qui se sont mis en route. Ce faisant, le HCI a ici une noble tâche qui est d’empêcher la communauté nationale de s’affaisser, de se défaire.  Nous l’accompagnons tous dans ce geste,  tant nous sommes préoccupés par la situation des habitants du Nord. Nous sommes fiers de leur courage, nous comprenons ceux qui quittent ces villes pour descendre vers nous au Sud. Quoiqu’impuissants, nous restons indignés jusqu'à cette heure face à chaque mort, et nous partageons enfin l’angoisse de ceux qui restent menacés là-bas dans leurs vies et leurs biens. Nous sommes tous pris aujourd’hui d’un sentiment obscur que procure notre appartenance  religieuse musulmane. Depuis un certain temps, des bruits, des rumeurs nous sont remontés depuis nos lieux de prières. Or comme le dit le Coran, « les mosquées appartiennent  à Allah. N’invoquez donc rien dans les mosquées en dehors  d’Allah » : Sourate « Les Génies ». Ce verset est plus qu’une injonction, il devient devoir de commandement du croyant. Que nous apprend-on ? Que nous ne sommes même plus en face de la partie cachée d’un iceberg, c’est une certaine incompréhension qui régnerait entre certains dirigeants du HCI. La question Ançardine devient un enjeu politique Il faut d’abord chercher refuge en Dieu pour dire que la mésentente et le dépit s’installeraient entre les imams M. Dicko et O. Haïdara d’Ançardine. Les autres imams ont-ils pris le pli ? On ne saurait trop l’avancer, mais on nous assure de plusieurs raisons à cela. Depuis le retour de concertation d’Ouagadougou, certains imams ont pris leur distance par rapport à M. Dicko.  Lui reprocherait-on d’être proche des allées du nouveau pouvoir de Kati ? Une tentative de déstabilisation serait dirigée contre lui et certains coreligionnaires depuis l’éclatement de l’affaire dite « des mausolées de Tombouctou ». Des religieux se seraient empressés de porter condamnation avant même que l’institution HCI n’ait à se réunir pour porter « une réponse nationale » (voir précédent article) contre ces faits condamnables. Ce n’est pas tout car certains sont vite allés en besogne en dénonçant le «Wahhabisme ambiant » et les casseroles qu’il traînerait. On aurait entendu dire par certains imams, c’est ainsi qu’on nous l’a rapporté, qu’ils seraient désormais prêts à adorer leur « boli » et à faire des offrandes. Et d’avancer que plus jamais la présidence du HCI n’échoira à un wahhabite. Les relations tissées par M. Dicko   font qu’aujourd’hui, il est regardé de haut. L’homme de Dieu serait-il devenu, à son corps défendant, l’usufruitier de nos palais nationaux ? En fait, l’imam Dicko continue d’appeler ses frères à la foi car la situation actuelle du pays n’est pas désespérée. Dans une de ses dernières interviews chez notre confrère « Le Prétoire » (numéro 131 du 14 Mai 2012), M. Dicko disait : « S’il y a un problème, c’est forcement le résultat du comportement des Maliens…Nous devons en tirer des leçons et chercher des solutions face au Mali uni et équilibré… ». Le HCI ne peut jouer le rôle de l’Etat, et Dicko et les siens sont conscients qu’ils ne peuvent parler à Ançardine à la place de l’Etat malien. Nous restons dans cette logique de respecter cette légalité, disait l’imam Dicko. « Si le gouvernement nous mandatait, alors nous réagirons » : il nous faut regarder cette communication pour écouter ce qui pourrait intéresser le grand public. Le séparatisme actuel d’Ançardine et qui chercherait à étendre son voile sur le reste du pays nous interroge. Iyad Ag Ghaly ne s’en est jamais caché. Ce qui fait que la question du wahhabisme rigoriste se posera à nouveaux frais. Or le seul plaisir évident qu’on attendait n’est-il pas de voir les musulmans se tenir la main ? Comment allons-nous trouver cet art de vivre ? S.Koné

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