Cela faisait plusieurs mois qu’on attendait fébrilement et avec anxiété la tenue de l’élection présidentielle au Mali, tant rien ne semblait réuni pour son (bon) déroulement. Plusieurs obstacles apparaissaient alors comme des écueils insurmontables : la fabrication de millions de cartes d’électeurs en quelques semaines à peine et leur distribution chaotique ; le déroulement du scrutin sur l’ensemble du territoire notamment dans la région de Kidal difficile à pacifier même après l’accord de Ouagadougou du 18 juin ; le risque d’attentats ; la difficulté pour un grand nombre de déplacés internes et de réfugiés dans les pays voisins à se faire recenser et à recevoir leurs cartes d’électeurs ; une campagne marquée par l’abandon d’un des candidats défiant face à « un processus électoral bâclé, conduit dans l’autisme », etc.
A la fixation de la date de la tenue de l’élection dans une situation de crise, le scepticisme avait gagné beaucoup de personnes, bien qu’elle soit nécessaire pour la reprise normale des coopérations bloquées au lendemain du coup d’Etat du 22 mars. Le dimanche 28 juillet 2013, le premier tour devait opposer 27 candidats, après le retrait du candidat du Parti pour la Renaissance Africaine (PARENA), Tiébilé Dramé. A l’issue du premier tour, le candidat du Rassemblement Pour le Mali et ancien Premier Ministre sous la Troisième République, Ibrahim Boubacar Keita alias IBK et celui de l’Union pour la Démocratie et la République (URD) et ancien Ministre des Finances, Soumaïla Cissé surnommé Soumi, ont été classés premier et second, avec respectivement 39,79% et 19,70%.
Selon plusieurs missions d’observation (UA, CEDEAO, UE…), l’organisation a été salutaire, transparente même si quelques imperfections ont été notées, liées entre autres, au retard accusé dans les ouvertures de certains bureaux de vote, l’arrivée tardive des équipements électoraux dans certains centres et bureaux… Mais la participation a été saluée par les observateurs nationaux et internationaux et surtout la mobilisation sans précédent des femmes et des vieilles personnes. Apres le premier tour, les deux candidats devaient s’affronter les urnes, dans un second tour, prévu le dimanche 11 août 2013. Contrairement au premier tour, le second a connu une faible participation (45,78%).
Le lundi 12 août 2013, vers 21 heures, Soumaïla Cissé a créé la surprise et la sensation aux yeux du peuple malien qui craignait tout conflit postélectoral, en se rendant chez IBK pour reconnaître sa victoire. Et, comme tout ce qui commence bien fini bien, le 15 août 2013, le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, a proclamé les résultats provisoires qui donnent IBK largement en tête avec 77, 61 % des voix. Soumaila Cissé vient loin derrière lui avec 22, 39%. Et, aujourd’hui, le peuple malien attend la proclamation définitive des résultats pour installer son nouveau président sur le fauteuil présidentielle de Koulouba.
La Rédaction