Le Chef d’état major général des armées, Général de brigade Gabriel Poudiougou était semble-t-il pressenti par les ‘’militaires’’ pour piloter leur mouvement insurrectionnel.
[caption id="attachment_57333" align="alignleft" width="310" caption="Le Général Poudiougou ex-chef d'Etat Major"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/03/Poudiougou.jpg)
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A l’aube du 22 mars, un groupe de militaires apparaît à la télévision nationale au nom du comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (Cnrdre) pour annoncer le renversement du régime d’ATT.
Plus de trois mois après les événements de février et mars 2012, les langues commencent à se délier. De sources militaires concordantes, on apprend que, avant le capitaine Amadou Haya Sanogo, c’est plutôt le général Poudiougou qui devait être désigné comme président de la junte militaire. Mais le refus du Président ATT de laisser partir son chef d’état major les aurait contraints à revoir leur copie en « coptant » le capitaine Sanogo pour prendre la tête de leur mouvement.
On comprend donc l’attitude bienveillante de la junte à l’endroit des officiers généraux, notamment ceux de l’état-major général major des armées. Le coup de force militaire des jeunes militaires de Kati a eu la bénédiction des officiers supérieurs et généraux qui n’ont rien fait pour sauver le général président aux premières heures de la mutinerie. ATT a-t-il été abandonné par la hiérarchie militaire ? Flash back sur des manifestations qui ont bouleversé le cours de l’histoire au Mali.
Le 1er février, les femmes de militaires soutenues par leurs enfants envahissent les rues de Kati, s’attaquent aux biens publics et privés, notamment ceux appartenant à la communauté touarègue. Les manifestants protestent contre le fait que leurs époux et pères sont massacrés, faute de moyens adéquats face à l’ennemi. Ils ne décolèrent pas contre le Président de la République, Amadou Toumani Touré, qu’ils accusent d’être de connivence avec les rebelles. Dans les coulisses, on chuchotte que le chef d’état-major général des armées, Général de brigade Gabriel Poudiougou, qui avait été rappelé par ATT, quelques jours avant la marche des femmes, de Gao où il commandait le P.C. opérationnel, a manifesté son désir d’être demis de ses fonctions.
De Kati, les manifestations gagnent du terrain, le lendemain 2 février. Toutes les grandes villes du pays s’embrasent. Les femmes et enfants de Kati rejoints par ceux de Bamako marchent sur le Palais. Grande mobilisation, grande panique. De la paralysie de la ville au siège de Koulouba, des tracts circulent en ville pour demander à l’armée de prendre ses responsabilités. Le général ATT reçoit les représentantes des marcheurs de Kati tout en promettant de doter les forces armées et de sécurité de tous les moyens indispensables à l’exercice de leurs missions. Le gouvernement est réaménagé afin que Sadio Gassama prenne la tête du ministère de la Défense et des anciens combattants en remplacement de Nathié Pléa qui le remplace au département de la Sécurité intérieure. Général de division, le nouveau ministre de la défense tente de calmer la grogne dans les casernes sans obtenir des résultats probants. Le 21 mars, les jeunes militaires se rebellent contre le Président ATT et s’emparent des points stratégiques de la ville en quelques heures. Et, contre toute attente, tout se déroulera très vite !
B. S