Secret de femme : Les contenances sacrificielles du mouton de tabaski
Il est important de faire des réflexions sur le mouton que nous immolons le jour de la Tabaski. Ce qui nous permet de savoir si nous consommons juste de la viande ou effectuons le sacrifice d’Abraham.
L’évènement est sensé nous rapprocher de Dieu à travers le sacrifice du mouton. Il nous rappelle le geste d’Abraham qui a démontré son asservissement à Allah. Selon les textes, les enseignements de l’islam, l’immolation n’est pas obligatoire pour celui qui n’a pas le moyen de le faire. Malheureusement, nous semblons plus tentés de satisfaire notre orgueil, notre désir de tromper les apparences que de respecter le sens du sacrifice. Le prix des moutons est hors de portée des populations qui traversent de grosses difficultés financières. Les inégalités parmi les populations sont énormes et très peu de personnes parviennent à faire fi du «qu’en dira-t-on ?» des gens pour fêter sa Tabaski selon ses possibilités réelles.
L’influence de l’entourage joue un grand rôle dans les prises de décision des chefs de famille : le regard de l’épouse, la pression des enfants qui réclament un aussi gros mouton que celui du voisin. Ces considérations conduisent des hommes à commettre des actes irréfléchis. Dans l’optique de se procurer un bélier, certains sont prêts à commettre des actes contraires à l’acte religieux. L’essentiel pour beaucoup de personnes est d’avoir un mouton à égorger le jour de la fête que de respecter la tradition. Comme on le constate, nul besoin de voler pour se procurer le mouton. La religion permet d’avoir un mouton à crédit mais à condition de pouvoir le rembourser.
Des personnes prennent le mouton à crédit tout en ayant en conscience de ne jamais pouvoir s’acquitter de la dette dans le délai donné au vendeur. Sans oublier les personnes qui élèvent des moutons et attendent la veille de la fête pour donner à crédit à un chef de famille déprimé contre un fort pourcentage qui est souvent le double du prix de l’animal.
Parallèlement nous avons certaines personnes bien placées qui se font livrer des moutons dans l’optique d’une promotion. Ces derniers servent leurs proches entourages de moutons donnés par des personnes qui craignent de perdre leur place ou qui désirent monter en grade. Car dans certains de nos services administratifs, il est connu que des directeurs centraux menacent leurs directeurs régionaux qui ne les envoient pas de bélier, enveloppe d’argent, sac de pomme de terre et de charbon à la veille des fêtes.
Dans certaines familles, c’est l’amant de la fille qui offre le mouton de Tabaski à la famille. Beaucoup de chefs de famille croulent sous le poids des dépenses à effectuer pour la fête. Et surtout de plus en plus des parents exigent que leur beau fils leur achète le mouton. L’argent du bélier de l’Aïd el Kébir doit être propre : il s’agit d’un acte pieux. Aussi en référence aux enseignements de l’Islam, nous devons faire attention à l’acquisition de notre mouton et nous situer sur la viande que nous consommons. Est ce de la chair simple ou l’acte du sacrifice est-il respecté.
hadydiatou Sanogo
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