Non contents d’avoir été mis en rotation, certains employés de la société avaient cru devoir entamer une fraude, voire des actions de sabotage. Au nombre d’une dizaine, ils ont porté préjudices à la fois à l’entreprise, à ses outils et à leurs collègues. Sous couvert de l’arme syndicale, des jours durant, a t – on constaté, ils les ont jeté en pâtures. Suite logique de leur attitude, la direction n’a pas tardé à assumer ses responsabilités. Ainsi, par une décision datée du 28 mais, ils ne font plus partie du personnel de la société. Qui sont – ils ? Que leur reproche t – on exactement ?
Devrait – on les laisser anéantir les efforts de plusieurs années ? Cette décision n’est – elle pas aujourd’hui nécessaire et salutaire ?
Pour comprendre ce qui vient de se passer à Sécuricom, il faudrait remonter à plusieurs années. A sa création, la société ne comptait qu’une dizaine, quinzaine d’agents. Elle est évidemment le fruit des efforts d’un de nos compatriotes qui avait voulu poser sa petite pierre à l’édification nationale. Peu importe de citer ici son nom, ce sont les faits qui parlent. Aujourd’hui, Sécuricom emploie plus de deux mille (2000) agents presque partout dans les pays. C’est dire qu’elle a contribué à résorber le chômage dans notre pays. Des domiciles privés aux banques, en passant par les ambassades, les mines, les aéroports, la société est omniprésente.
Cette omniprésence, faut – il indiquer, participe du professionnalisme, de la rigueur et du sérieux dan le travail qu’exige la direction de la société. Dans le contexte national actuel, inutile de rappeler que de telles exigences doivent être de règles partout. Pour qui sait d’où est sortie le Mali, notre cher pays, l’on ne doit pas badiner avec la sécurité des personnes et de leurs biens. C’est le lieu d’interpeller les pouvoirs publics sur cet aspect des choses. Devrait – on laisser une dizaine de personnes nuire à l’intérêt général ?
Aéroport de Sénou : Convoitise des agitateurs
On l’aura vu récemment, tout serait parti de l’Aéroport international de Bamako – Sénou. Des éléments de Sécuricom ont subitement pris la décision d’y créer un comité syndical. Ce qui fit partie d’un de leurs droits constitutionnels. Leur comité syndical est, semble t – il, affilié à la CSTM (Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali). Au sein de la société, il existait déjà un comité syndical affilié à l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali). Dans les conditions normales, pluralisme syndical aidant, les deux comités mèneraient leurs activités selon les textes de lois.
En aucun moment, nous a t – on rapporté, la direction n’y a interféré.
Pour ceux qui ne le savent pas, un comité national de sûreté aéroportuaire veille au bon fonctionnement de l’aéroport de Senou. Il se réussit périodiquement, évalue les activités des parties prenantes, fait des recommandations, etc. des aéroports africains ont, souvent fait l’objet de remarques ou de reproches des compagnies aériennes. Or, ce sont les compagnies qui font vivre les aéroports et tous leurs travailleurs. Par exemple, des vols de bagages sont souvent signalés par les clients. A Bamako, les voyageurs se plaignaient difficilement tant la surveillance y était de rigueur.
Mais, ces derniers temps, il y a eu de nombreux constat de vols. D’où la réaction du comité national de sûreté. A tous les services, il a été demandé de doubler de vigilance. En tout cas, de faire en sorte que le mal soit en digué.
Sécuricom se voyait ainsi dans son rôle de fouiner dans les méandres de Bamako – Senou. Dans un premier temps, la société décida simplement de mettre en rotation ses agents de ce poste.
Rotation et non mutation, avons – nous dit, car les gens de nuit passaient à la journée, vice versa. Dès qu’une telle mesure fut prise, certains commencèrent çà s’agiter. « Comité CSTM », « prime », patati patata.
La grève de trop
Pendant près de deux semaines, ils polluèrent l’atmosphère. Ils refusèrent de se soumettre à la mesure, tapèrent aux postes de l’Inspection du travail. Comme on l’a vu, il organisèrent des sit – in devant la société. Des déclarations incendiaires furent diffusées. Pour finir, ils menèrent à leurs collègues en postes dans la ville. Pour preuve, le secrétaire général du Comité UNTM, Chiaka Diarra, a saisi les autorités, le 25 mars 2014, en ces termes : « …Avons constaté un phénomène de campagne d’intoxication, de menace de coups et blessures volontaires, des injures orchestrées et opérés sur nos différents sites (postes), et à l’endroit de nos militants. Malgré leur volonté de travailler, ils ont été obligés d’abandonner totalement les sites (postes) afin d’éviter les affrontements physiques avec certains militants du Comité Sécuricom de CSTM ».
Voilà ce qui en disait long sur les desseins des grévistes. Raison pour laquelle la direction de Sécuricom a décidé d’assumer ses responsabilités. Ainsi, par décision datée du 26 mars, elle balaie de ses portes une dizaine d’agents qui ont pour nom : Issa Sidibé, Dicko Awa Diarra, Moussa Kassambara, Kadidiatou Doucouré, Amadou dit Alpha Tall, Abdrahamane Cheick Tabouré, Sékou Kouyaté, Modibo Cissé, Mamadou Touré, Abdourahamane Sissoko, Moussa Camara, Lamine Nampro Coulibaly, Hamadoun Niambélé, Soumana Traoré. Dans le communiqué, la société décline « toute responsabilité quant à leurs faits et gestes ».
La question est de savoir pourquoi ont – ils refusé de rejoindre leurs postes. Y aurait – il une main invisible dernière leurs actes ? Force ne devrait – elle pas rester à la loi ? Devrait – on les laisser semer le désordre ?
De l’avis de beaucoup d’observateurs, ce coup de balai parait salutaire. Aujourd’hui plus que jamais, Sécuricom a besoin de l’accompagnement de tous. A commencer par ses propres employés. Il leur revient de prendre soin de leur joyau, il en va de leur survie. Les pouvoirs publics ne devraient rester en marge. En plus de la résorption du chômage, Sécuricom renfloue les caisses de l’Etat (Impôts, taxes….). Imaginons un seul instant un arrêt de travail, quels préjudices !
B. Koné