Sécurité des archives nationales : La mémoire de l’Etat dans les poubelles !
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Le casse-tête pour les magistrats
Le procès crimes de sang a sans doute souffert de l’absence de beaucoup de documents justifiant les faits. Le cas le plus patent a été la disparition du fameux registre de la Présidence. L’instruction du dossier qui a duré 6 ans n’a produit que de légères preuves, maigres, très maigres. Nous avons fait le tour de certaines structures judiciaires. Dans aucun tribunal de la place, il n’y a une section d’archivages. Les documents sont souvent jetés dans les armoires, sans aucune précaution de conservation. Au tribunal de première instance de la commune où passe le maximum de dossiers, il n’y a aucun moyen de retrouver les primitifs de l’année dernière. Pis, des pièces de certains dossiers volent au vent, compromettrant la qualité du jugement rendu. Les avocats en savent beaucoup sur les déboires causés par ce phénomène dans les procédures. « Au Mali, nous n’avons pas une culture documentaire. Parfois, la Cour nous demande de produire des pièces originales. Imaginez que, par négligence, le greffier perde une telle pièce. Impossible de se rattraper et, ce sont nos clients qui prennent le coup » se lamente un avocat à la Cour. Pour beaucoup de magistrats, il n’y a aucun moyen de conserver les documents et d’être sûr de leur sécurité. « Sur qui voulez-vous compter pour garantir la sécurité des pièces ? Nous n’avons pas d’archivistes professionnels. Les secrétaires et les greffiers se contentent des classeurs et des armoires » soutient un autre magistrat. Rares sont les citoyens qui croient réellement que les dossiers se perdent au niveau du tribunal. « Comment peut-on admettre qu’un document important disparaisse au niveau du tribunal ? Ce n’est pas vrai. C’est plutôt un petit métier pour certains qui s’enrichissent à travers le vol de pièces » martèle cet avocat. En effet, cet aspect n’est pas négligeable.Dans beaucoup de services publics, surtout les tribunaux, des agents véreux excellent dans ce genre d’affaires.
Pour faire perdre leurs adversaires, les justiciables peuvent souvent mouiller la barbe du greffier. Un coup de vent est vite arrivé… et le papier aura disparu. Il n’y a pas que les tribunaux qui connaissent le phénomène. Même chez les avocats, il y a rarement un bureau de documentation. Au niveau de l’administration d’Etat il n’y a nulle part un service d’archivage rassurant. Les documents sont plutôt gérés par les secrétaires de direction qui n’ont pas assez de moyens techniques à cet effet. Pour certains administrateurs, les directions et autres départements ne sont malheureusement pas informatisés.
Aujourd’hui, pour retrouver de vieux textes et lois, il faut se référer à la bibliothèque nationale (section archives nationales). Et même là, la conservation des documents pose problème. Malick Camara
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