Alors qu’elle était censée décrisper la crise successive au coup d’Etat du 22 mars, la Cedeao s’est progressivement enlisée dans le bourbier malien. Si le président par intérim, Dioncounda Traoré a trouvé nécessaire de déclarer que ‘’ la Cedeao et l’Union africaine ne sauraient être nos ennemis’’, c’est qu’il a pris la juste mesure de l’opinion.
Une certaine opinion braquée contre la Cedeao jugée comme une organisation qui piétine notre souveraineté nationale, avec comme épée de Damoclès : menaces d’embargos et sanctions. De surcroît, la Cedeao s’est retrouvée prise dans l’étau de l’Accord-cadre qui a accordé les pleins pouvoirs au Premier ministre alors qu’une partie de la classe politique et de la société civile réclamaient sa démission. Si les concertations avec les forces vives inscrites dans l’Accord-cadre ont été mises en œuvre par Dioncounda Traoré pour former le nouveau gouvernement, il n’en demeure pas moins que la Copam et le Mp 22 sont, à juste raison, frustrés de leur convention nationale. Une autre maladresse de la Cedeao : prendre l’initiative de débarquer au Nord du Mali pour négocier avec Ansar Dine : toutes choses qui ont fait penser aux Maliens que l’organisation sous régionale a suffisamment fait preuve d’ingérence politique dans notre pays. Dans ce climat, il serait périlleux pour la Cedeao d’envoyer ses troupes à Bamako. Elle l’a très bien compris.
Fatoma Ballo