La page de la présidentielle de février à peine tournée, la question d’un éventuel troisième mandat du président Macky Sall fait déjà débat. Invité dimanche dernier sur la radio RFM, Sory Kaba déclare que la Constitution du Sénégal ne permet pas au chef de l’État de se représenter en 2024. Il est démis de ses fonctions 24 heures plus tard.
Les deux évènements «
n’ont rien à voir », assure le porte-parole adjoint de l’APR, le parti présidentiel, qui affirme que «
ce limogeage était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines ».
Pour Abdou Mbow, ceux qui entretiennent le débat le feraient «
à dessein », pour «
polluer » le mandat du chef de l’État. Débat «
hors de propos », renchérit Pape Diouf, porte-parole
de la coalition de la majorité Benno Bokk Yakaar, qui insiste sur le programme du président, «
l’émergence en 2035 ».
L’affaire Karim Wade évoquée aussi
Il n’empêche, la question suscite un certain malaise au sein de l’APR. Un cadre du parti rappelle que Macky Sall avait exclu publiquement l’éventualité d’un troisième mandat. Un autre qui se définit comme «
frondeur » dénonce une «
gestion solitaire du pouvoir », la crainte d’une «
dérive monarchique », et des «
sanctions » qui pourraient découler d’une prise de position sur la succession du chef de l’État.
Avec le limogeage de Sory Kaba, les départs de Moustapha Ka et Samba Ndiaye Seck, de la délégation sénégalaise au comité des droits de l’homme de l’ONU, ne sont pas passés inaperçus. Ils avaient pris position ces derniers jours
sur l’affaire Karim Wade et n’avaient pas fermé la porte à une «
réhabilitation » du fils de l’ancien chef d’État. Des déclarations «
non conformes à la position officielle de l’État du Sénégal », selon le gouvernement.