Signature de l’Accord de défense Mali/ France : Les raisons d’un report

Jan 18, 2014 - 08:21
Jan 18, 2014 - 10:04
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[caption id="attachment_190331" align="alignleft" width="350"]Drapeaux français et malien au bord du fleuve Niger, à l'entrée de Tombouctou. © AFP Drapeaux français et malien au bord du fleuve Niger, à l'entrée de Tombouctou. © AFP[/caption] C’est ce lundi 20 janvier 2014 qu’était prévu la signature, à Bamako, du nouvel accord de coopération et de défense entre le Mali et la France. Selon certaines sources rapportant des informations obtenues de milieux officiels français, les parties maliennes et françaises ont convenu de repousser la date à cette signature. Les raisons ?     Le nouvel accord que la France et le Mali s’apprêtent à signer vise à mieux définir les contours de la présence française au Mali après l’opération Serval.     Activement préparée dans les milieux officiels, la signature de l’Accord de coopération semble t-il, aurait été repoussée de commun accord entre les deux parties et pour une date non encore déterminée. La signature de cet accord, dans le contexte de grave crise sécuritaire que le Mali vient de vivre, est un évènement auquel beaucoup au sein de la population malienne, attache une très grande importance.     «C’est l’acte le plus important que notre pays aura posé depuis 50 ans», a confie un haut gradé de l’armée malienne qui évoque le nouveau souffle que l’armée malienne (affaiblie et désorganisée) pourra y tirer. «C’est un tel accord qui a fait d’un pays comme le Tchad la puissance militaire qu’il est devenu aujourd’hui en Afrique», indique de son coté Moustaph Maiga, un cadre de l’administration. Selon lui, la signature d’un tel accord est ce qu’il fallait pour la stabilisation du pays. «Cet accord sera une grande chance pour notre pays qui aura l’armée de ses rêve. On pourra même dire adieu à la crise sécuritaire du nord qui est alimentée par le peu d’emprise que l’Etat malien a sur ses frontières au niveau de sa partie nord», analyse Boniface Diarra.     Les raisons du report de la date de la signature de cet accord (auquel les deux Etats restent toujours fermement attachés) ne sont pas annoncées officiellement. Mais, le bruit court que le président de la République, IBK, malgré son attachement à un tel accord, n’aurait aimé qu’il n’a été informé qu’au dernier moment sur le fait que la date choisie pouvait mécontenter plus d’un à cause de sa symbolique : C’est un 20 janvier 1961 que le père de l’indépendance, Modibo Keita, avait demandé à la France qu’elle évacue les bases militaires de Bamako, Kati, Gao et Tessalit... Aussi, le président Keita, selon certaines sources, était particulièrement remonté contre son entourage auquel il reproche leur manque de vigilance. Aussi, depuis quelques jours, certains, au sein de l’opinion, multiplient les critiques et dénoncent la signature d’un tel accord le 20 janvier, fête de l’armée malienne. Dans cette fronde, certaines organisations de la société civile n’ont pas été en reste. C’est le cas de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (Cnas Faso Hérè) qui a publié un communiqué où il est indiqué : «Le Bureau politique national de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire, rappelle, tout en informant le monde entier, que le 20 janvier 1961 marque la décision fort justifiée du jeune Etat malien de faire évacuer les bases militaires françaises. Le Président Modibo Keïta réaffirmait par la même occasion, l’ouverture de la République du Mali à la coopération mutuellement bénéfique avec tous les Etats du monde attachés au principe de non immixtion dans les affaires intérieures… ».     Même tonalité de la part du Mouvement populaire du 22 mars  (Mp22), qui, à travers sa présidente, le Prof Rokia Sanogo, dénonce la date choisie. Une date qui la France n’aurait pas choisie de manière fortuite. Dans les milieux de ceux qui s’opposent au choix de la date l’ancienne puissance coloniale, voulait de prendre, 50 ans après, prendre sa revanche sur le père de l’indépendance, le président de la République, Modibo Keita.     Du coup, le report de la signature de cet accord pourrait bien avoir été motivé par la somme de protestations et de dénonciations que le seul choix de la date, a suscité au sein de la société civile malienne.     Papa Sow / maliweb.net  

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