Sirantou Makadji, mère d'un béret rouge porté disparu : "Si mon unique garçon a été tué, qu'on me donne le corps pour organiser le deuil"

Juin 27, 2012 - 22:06
Juin 27, 2012 - 22:24
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Suite à nos articles parus dans notre précédente parution, faisant échos de la disparition du sous-officier Abocar Kola Cissé et du soldat Aliou Boncana Maïga, tous deux bérets rouges, une vieille femme nous a rendu visite le mardi 26 juin, à la rédaction. Elle s'appelle Mme Doumbia Sirantou Makadji, veuve d'un officier supérieur décédé, il y a cinq ans. Affaiblie, angoissée, cette vieille mère n'a cessé de sangloter dans notre bureau. Au fur et à mesure qu'elle expliquait les faits, elle criait comme une femme affolée. C'est difficilement que nous sommes parvenus à la calmer, à la consoler. Ce qu'il faut retenir concernant son cas, c'est que son unique garçon, Baba Lamine Doumbia, un des éléments de la garde présidentielle a été arrêté, selon son récit, à Tomikorobougou. Avant d'être emprisonné à Kati. Elle a eu la chance, à ses dires, de voir son fils dès les premiers jours des évènements, ligoté, la tête baissée. Depuis, Sirantou Makadji  est tombé malade et n'a plus eu accès à sa progéniture. Aujourd'hui, elle est traumatisée parce le nom de ce dernier ne se trouve sur aucune liste. Pas la moindre information. Cependant, elle est inquiète parce qu'elle a reçu cette information : " Un soir, ils sont venus ramasser  17 personnes  parmi lesquels mon fils vers une destination inconnue. Sont-ils partis les tuer ou non ? Je suis musulmane. S'ils ont tué mon fils, qu'on me remette le corps afin que j'organise les funérailles (sanglots). C'est l'unique garçon que Dieu m'a donné. Si Dieu a voulu qu'il meurt de cette manière, je l'accepte. Mais de grâce, qu'on me dise qu'il est mort ou vivant pour savoir à quoi m'en tenir. Dites à Sanogo de me donner mon fils s'il est mort (sanglot), s'il vit  qu'on l'emprisonne comme les autres en attendant le jugement (sanglot, sanglot, sanglot…) " a déclaré Sirantou Makadji, visiblement déstabilisée par la situation. Chahana Takiou   Lieutenant Abdramane Coulibaly (armée de terre) Porté disparu depuis le lundi 18 juin 2012 La liste des portés disparus suite aux arrestations que continue de perpétrer l'ex-junte du Capitaine Amadou Aya Sanogo ne cesse de s'allonger au jour le jour. Et le Lieutenant Abdramane Coulibaly, un élément de l'ex-garde rapprochée du Président de la République déchu, Amadou Toumani Touré, vient s'y ajouter. En effet, selon sa femme que nous avons joint par téléphone, hier dans la mi-journée, l'officier de l'armée de terre, qui avait son escadron à Kati, s'est rendu le lundi 18 juin dans la matinée au service, comme d'habitude. A l'heure où tous les chefs de famille rentrent à la maison, le Lieutenant, qui n'avait pas l'habitude de rester tard dehors, n'avait pas encore regagné son domicile. "J'ai tenté de le joindre sur son téléphone portable, mais il était sur répondeur. J'ai appelé ses amis et ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas où mon mari se trouvait. J'ai essayé de demander à l'escadron, mais je n'ai pas eu de réponse satisfaisante. Depuis, j'ai le sommeil coupé et je n'arrive même plus à m'alimenter correctement, car je suis plus qu'angoissée", nous a confié Mme Coulibaly. Assurément, le Capitaine Sanogo et ses portes-flingues ont décidé d'éliminer toutes les personnes qui ont, de prêt où de loin, travaillé dans le giron d'ATT. Quitte à toucher même à ses propres camarades, les "Bérets Verts". "Après Koulouba, Sanogo et ses hommes regarderont, peut-être, du côté de la Primature" nous a lancé ironiquement un proche du PM. Ce qui n'est certainement pas à exclure! Paul Mben

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