Situation au Mali: Il n’est pas décent de parler d’élections sans le Nord, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly

Nov 29, 2012 - 07:09
Nov 29, 2012 - 07:09
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[caption id="attachment_102600" align="alignleft" width="310"] Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, le 17 septembre 2012 à Abidjan
© AFP[/caption] C’était à l’occasion de « l’Interview de la semaine » du 22 novembre 2012, une émission de l’ORTM. Le Mali, un grand pays Notre pays a surmonté une crise institutionnelle majeure doublée de problèmes politiques qui ont mis en péril son unité. C’est parce que c’st un grand pays, qui a su tirer dans ses valeurs profondes, a expliqué le ministre Tiéman Coulibaly. Notre crédibilité internationale est ainsi restaurée après ce qu’il a appelé un « trébuchement ». La diplomatie malienne conserve son efficacité grâce à des cadres compétents, malgré des moyens financiers amoindris de moitié, dans comme tous les domaines d’activités du pays, en raison de la crise. Le conflit du Nord n’est pas conventionnel. Nous sommes en guerre, il est vrai, mais ce conflit en cours n’est pas conventionnel. L’ennemi peut frapper partout et à tout moment, puisqu’il est parmi nous. Le Sahel Occidental, le champ de bataille, commence à Djidjéni, c’est-à-dire à une centaine de kilomètres de Bamako. Il n’est pas question d’attendre septembre 2013, comme l’a cru le journaliste, citant Romano Prodi, le représentant du Secrétaire général de l’ONU. Et c’est l’armée malienne qui l’assumera en premier ; elle existe et se trouve sur le front, même si elle ne lance pas d’offensive en ce moment. Les forces d’appui viennent en renfort de cette armée. Il faut aller vite car il peut y avoir des accélérations, l’ennemi peut profiter de toutes sortes d’opportunités et brouiller les données : l’enlèvement récent d’un citoyen français à Diéma le prouve. Il faut donc une ceinture de sécurité autour des grandes villes, par exemple ; mais il ne convient pas de trop s’étendre sur les aspects opérationnels, qui relèvent du secret défense. Mais il y a aura les forces de la CEDEAO et les contributions d’autres pays. Quel pays serions-nous, si nous ne pouvions pas compter sur nos propres ressources ? Ce qu’il faut retenir, c’est que la diplomatie malienne a tout fait pour obtenir la centralité du Mali dans cette crise : on ira vite, pour en finir avec la Transition au plus tôt et organiser les élections. La médiation de Blaise Compaoré ; les négociations ; pas d’élections sans le Nord Le Mali a donné son accord pour la médiation du Burkina Faso ; nous ne l’avons pas remis en cause, donc nous lui faisons confiance. L’essentiel est que le médiateur transmette les vues du Mali aux rebelles, qui doivent savoir la ligne qu’ils ne peuvent pas franchir. Peu importe les autres aspects de la relation entre le médiateur et eux. Celui-ci st, parailleurs, le chef de l’Etat d’un pays voisin ; or, en Afrique, les problèmes sont réglés avec l’aide des voisins. C problème, n l’oublions pas, peut toucher tous les pays du Sahel. S’il y a des soutiens extérieurs à la rébellion, ce n’est pas au ministre des Affaires étrangères de les découvrir : il y a d’autres instances pour cela. Le gouvernement dialogue avec les rebelles : chose à ne pas confonde avec les négociations. Le gouvernement s’abstient de tout jugement de valeur sur les déclarations des rebelles au médiateur ; il doit plutôt les analyser. Quant aux crimes commis, seul le gouvernement a le monopole de la violence légitime, personne d’autre, fût-il rebelle ! En ce qui concerne les élections, il n’est tout simplement pas décent d’en parler avant la libération de Tombouctou, Gao et Kidal. Faire les élections sans les régions du Nord, c’est accepter psychologiquement la partition du pays. Le gouvernement du Mali a dit partout où il l fallait qu’il ne l’accepte pas. Recueilli par Ibrahima KOÏTA

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