Situation explosive hier en commune I : Le maire ADEMA Mme Konté Fatoumata Doumbia agressé par des émeutiers Sa voiture entièrement carbonisée par la population

Hier matin, une dispute qui a éclaté entre les responsables de la décharge d'ordures de Doumanzana et les habitants dudit quartier s'est vite transformée en émeute, au cours de laquelle Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la Commune I de Bamako, par ailleurs 6ème vice présidente de l'Adema, a été agressée et son véhicule 4X4 Pick up brûlé par les émeutiers. La prompte intervention du commissariat de police du XIIème Arrondissement a permis d'éviter le pire.

Le maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia, a échappé de peu à un lynchage, hier mercredi 13 avril, dans le quartier de Djélibougou Doumazana. Selon les informations recueillies sur place, hier matin, une émeute a éclaté suite à une altercation entre les habitants des quartiers Doumanzana et Badjanbougou et les services chargés de la décharge publique d'ordures située à côté du marché de Doumanzana. Ayant appris la nouvelle et en tant que premier responsable de la commune, Mme Konté Fatoumata Doumbia, s'est rendue sur les lieux pour s'enquérir de la situation. Son arrivée a aussitôt fait monter la tension. Elle a été cueillie à froid par une population déchainée qui s'est ruée sur elle et son garde du corps. Tous les deux ont été molestés par la population. Heureusement qu'ils sont parvenus à se tirer des griffes de cette horde enragée pour se réfugier dans la concession d'une famille environnante. On a frôlé le pire. Mais à défaut de pouvoir s'en prendre physiquement au maire, les émeutiers se rabattirent sur son 4X4 Pick up pour y mettre le feu. Le véhicule est entièrement carbonisé.

Mme Konté Fatoumata Doumbia est aujourd'hui très bien placée pour féliciter et remercier le Commissariat du 12e Arrondissement dont la prompte intervention, notamment l'envoi d'un détachement impressionnant de policiers a permis de l'exfiltrer. En effet, les éléments du 12e Arrondissement ont réussi à sortir le maire de ce pétrin, allant même jusqu'à user de la force contre la population qui tenait à en découdre avec le maire. Dans cette situation, pour disperser la foule, les policiers ont fait usage de leur gaz lacrymogène. Malheureusement, une des grenades lacrymogènes est tombée dans la cour du lycée Doulaye Baba de Doumanzana, sis à côté du dépotoir, où les élèves suivaient tranquillement leurs cours.

N'ayant pas approuvé une telle attitude de la part de nos forces de sécurité, le Surveillant général du lycée, Moussa Coulibaly, les a tancées pour attirer leur attention sur le risque encouru par ses élèves. Mais mal lui en prit car, comme toute réponse, il fut tout simplement battu par les policiers. Une situation qui a augmenté la colère de la population revenue à la charge pour repousser les policiers avec une pluie de pierres.

Interrogé sur les causes de cette crise, Youssouf Coulibaly, un des nombreux manifestants, répond : "Nous avons toujours demandé à la mairie de refuser que les ordures soient déposées ici. Les raisons fondamentales de ce refus, exprimé par les habitants du quartier, étaient de préserver la santé des populations vivant dans le quartier et ses environs, en leur garantissant un environnement sain, au lieu d'un environnement plus que pollué…". Avant d'ajouter: "En effet, ce dépôt d'ordures, situé en plein cœur du quartier, était devenu un réceptacle pour les quartiers de la Commune I. Il se trouve en face du marché. Pire, c'est derrière une école que se trouve dressé le gigantesque dépôt d'ordures. Dès lors, on se rend compte que c'est la santé des populations (notamment celle des élèves) qui est ainsi sacrifiée. Voilà pourquoi la population n'est pas restée les bras croisés et ne saurait être mise à l'écart, en ce qui concerne sa propre destinée. Car, l'encombrant projet causerait certainement des nuisances".

Bandiougou DIABATE