Situation humanitaire au Mali : . Plus de 350 violations des droits humains . Près de 400 000 enfants privés d’école
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Les partenaires arrivent à surmonter les difficultés liées à l’accès humanitaire pour fournir l’assistance
Bien que parfois compromis par endroits, l’accès humanitaire reste largement possible au Mali. Les interventions humanitaires se poursuivent dans toutes les localités du pays où elles sont nécessaires. Elles peuvent être temporairement limitées ou retardées par l'insécurité sans pour autant aboutir à une cessation complète. « Toutefois, il convient de noter que le niveau de déploiement des acteurs humanitaires varie d’une région à une autre. La présence des organisations est plus importante en nombre dans les régions touchées par les conflits notamment dans le nord et le centre du pays que dans le sud (cf. graphique). Cette situation pourrait s’expliquer, entre autres, par l’ampleur des besoins humanitaires, les fonds disponibles et les capacités d’adaptation aux conditions d’accès », souligne-t-il. Les contraintes d’accès sont principalement causées par les activités des acteurs armés, les tensions inter communautaires, l’utilisation des engins explosifs improvisés et l’absence des autorités politico-administratives et des forces de défense et de sécurité dans certaines localités : « Au total, 180 incidents criminels ont touché des organisations humanitaires en 2019 comparativement à 58 incidents sécuritaires durant le premier trimestre de 2020. Des incidents, tels que les contrôles irréguliers, les détentions arbitraires de personnels humanitaires, les introductions par effraction dans les locaux des organisations humanitaires notamment à Ménaka, les menaces d’enlèvement et les vols de véhicules, continuent d’être rapportés dans le nord et le centre du pays ». La menace relative aux engins explosifs improvisés, poursuit-il, dans les régions du nord et du Centre et les risques générés par les conflits inter communautaires, en particulier dans la région de Mopti, peuvent parfois bloquer ou ralentir les mouvements des organisations humanitaires et entraver l'accès des populations civiles aux moyens de subsistance et aux services sociaux de base. De plus, les contraintes logistiques, notamment les infrastructures routières endommagées (par exemple la destruction des ponts) retardent aussi les interventions humanitaires, la libre circulation des populations ainsi que leurs accès aux services sociaux de base et aux moyens de subsistance : « L'accès humanitaire est aussi ralenti par certaines mesures barrières visant à freiner la propagation de la COVID-19 comme par exemple l’interdiction de regroupement qui se traduit par la nécessité d’étendre la durée de certaines opérations de distribution de vivres ou de biens non alimentaires ». Malgré l'environnement de sécurité instable et le contexte de COVID-19, les acteurs humanitaires continuent de fournir une assistance dans le centre et le nord du Mali en utilisant des approches d'acceptation communautaires avec une adaptation à chaque contexte tout en respectant les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. 1885 cas de COVID-19 dont 106 décès étaient notifiés au 16 juin L’Ocha estime que l’actualité sanitaire reste marquée par la propagation de la COVID-19 : « Au Mali, le nombre de cas continue d’augmenter et de toucher toutes les franges de la population. De 28 cas et 2 décès au 31 mars, le pays est passé à 1 885 cas dont 106 décès au 16 juin. Au total, 10 758 prélèvements ont été analysés depuis le début de l’épidémie. Au 16 juin, 626 cas confirmés étaient en cours de traitement dans les différents centres de prise de charge et 8 patients transférés à l’étranger sur demande. Le pays a enregistré 1 145 personnes guéries à cette date ». Et d’ajouter que dans ce contexte, les partenaires humanitaires soutiennent les actions de prévention de la maladie et de prise en charge des cas. Au mois de mai, les premiers cas de COVID-19 ont été détectés sur un site de déplacement/famille d’accueil dans la région de Mopti. Les partenaires humanitaires ont élaboré une note d’orientation pour prévenir et renforcer la réponse à la maladie dans les sites de personnes déplacées internes et autres lieux d’accueil des déplacés. Ces lieux sont fortement à risque en raison de la promiscuité et des conditions sanitaires précaires. « La pandémie arrive dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire affectant déjà plus de quatre millions de personnes. Elle aggrave ainsi les défis liés à l’accès aux services sociaux de base, à l’insécurité alimentaire et met en exergue la vulnérabilité des ménages dont les opportunités socio-économiques sont de plus en plus réduites. L'insécurité couplée à l’épidémie de COVID-19 ont pour conséquence une baisse de la fréquentation des centres de prise en charge des cas de violences basées sur le genre (VBG). Sur 32 partenaires qui offrent des services de gestion des cas de VBG notamment en appui psychosocial et qui collectent des données, seuls 13 sont opérationnels (source: cartographie des services VBG, avril 2020). La prise en charge consistant à utiliser les cliniques mobiles pour assister les femmes et les filles à risque ou survivantes/victimes des violences basées sur le genre coûtent très chère. Aussi l’augmentation du nombre de nouveaux intervenants (y compris les intervenants humanitaires non traditionnels) à cause de la COVID-19 peut engendrer le risque d’avoir des cas d’exploitation et d’abus sexuels selon le sous cluster VBG. Pour rappel, plus de 378 000 enfants sont affectés par la fermeture des écoles dans les zones touchées par l’insécurité. Actuellement, la mobilisation du secteur de la santé pour faire face à la COVID-19 a des conséquences négatives sur d’autres programmes essentiels de santé comme par exemple la vaccination, la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, l’accès à la santé maternelle et reproductive. De plus, la crise économique engendrée par les mesures restrictives va accentuer la pauvreté à un moment où la période de soudure, en cours (de juin à août), est caractérisée par une hausse -de plus de 70 pour cent par rapport au début de l’année- du nombre de personnes en insécurité alimentaire sévère pour atteindre 1,3 million. Mohamed SyllaQuelle est votre réaction ?
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