Situation inédite au Sénégal, deux Premières dames au palais présidentiel

"Maîtresse d'un homme marié"
Une des figures de la littérature sénégalaise, Mariama Ba critiquait déjà sévèrement la polygamie dans son célèbre roman "Une si longue lettre" paru en 1979. Elle y dépeint la douleur et la solitude d'une femme mariée après le second mariage de son mari avec une très jeune femme contrainte d'accepter cette union, une situation difficile vécue par de nombreuses Sénégalaises. Plusieurs séries sénégalaises à succès consacrées à cette thématique ces dernières années comme "Maîtresse d'un homme marié" ou bien encore "Polygamie" ont mis en lumière les soubresauts et les tensions au sein des familles confrontées à la polygamie. Pour l'ex-ministre de la Culture, la professeure d'histoire Penda Mbow, la nouvelle situation au palais présidentiel "est totalement inédite. Jusqu’à présent, il n’y avait donc qu’une seule Première dame. Cela signifie que tout le protocole doit être revu". Pratique religieuse et traditionnelle répandue au Sénégal notamment dans le monde rural, la polygamie est adoptée par un bon nombre de Sénégalais qui y voient généralement une façon d’élargir leur famille. La religion musulmane autorise en outre l’homme à épouser jusqu’à quatre femmes s’il en a les moyens. En pareil cas, l’islam prévoit des jours d’alternance égaux entre les différentes coépouses pouvant varier entre deux ou trois jours."Signal fort"
Si elle est difficile à chiffrer car beaucoup de mariages ne sont pas enregistrés, 32,5% des Sénégalais mariés vivent en union polygame, selon un rapport en 2013 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. L'âge moyen de la polygamie est de 43,9 ans avec une entrée plus précoce des femmes (40,4 ans) que des hommes (52,9 ans), ajoute le rapport. Pour le sociologue Djiby Diakhaté, M. Faye a lancé un "signal fort pour que les autres hommes assument également leur polygamie, et pour qu’ils fassent preuve de transparence comme lui" avec "sans doute une volonté de mettre fin à la pratique de la polygamie cachée, appelée le "Takou Souf" (en wolof), ce qui, selon lui, "sera une bonne chose pour l'économie du pays et pour la situation matrimoniale". En réponse à ses détracteurs, le nouveau président sénégalais, lui, assume totalement sa polygamie. "J'ai de beaux enfants parce que j'ai de formidables épouses. Elles sont très belles. Et je rends grâce à Dieu elles sont toujours à fond derrière moi", a-t-il déclaré lors de la campagne présidentielle. Source: https://information.tv5monde.com/Quelle est votre réaction ?






