Situation post coup d’Etat du 22 mars 2012 : Le Nord brûle, le Sud s’adonne à une guerre fratricide
Après le coup d’état salutaire du 22 mars dernier, le Mali s’est confronté à un laisser-aller. Par le fait que les jeunes qui ont fait le putsch n’ont pas su gérer l’euphorie du coup. Alors, ils furent entraînés voire même ballotés par les premiers hommes à qui ils ont fait confiance. Créant du coup un sentiment de suspicion, de doute ayant abouti à une chasse aux sorcières. C’est dans cet imbroglio qui ne dit pas son nom qu’est arrivé ce lundi 30 avril un affrontement sanglant fratricide entre deux corps d’élite de notre armée. Les bérets rouges proches du président déchu (ATT) et le reste des forces armées et de sécurité autour des bérets verts (CNRDRE). Créant la psychose au sein de l’opinion qui ne sait plus à quel saint se vouer, les manœuvres dilatoires continuant.
Daniel Webster : «Il n’existe rien d’aussi puissant que la vérité». La vérité, c’est que c’est l’union qui fait la force. Au Mali, après le putsch, on n’a plus besoin de rien que de se donner la main pour la libération des 2/3 de notre territoire. Seul gage pouvant permettre à notre pays d’amorcer un vrai développement afin d’être dans le gotha des pays émergents. Malheureusement, les uns et les autres n’ont pas laissé leur alter ego. Chacun ne pensant qu’à son intérêt personnel et inavoué. D’où cet affrontement ayant abouti à l’élimination de nombreux soldats qui auraient pu servir à faciliter la libération du Nord Mali. Qui brûle car aujourd’hui contrôlé par toutes sortes de groupes : MNLA, FNLA, AQMI, ANÇARDINE, etc.
Alors, là où l’espoir devait susciter, c’est le reste du pays dont la capitale Bamako où se trouve le siège de toutes les institutions de la République ainsi que les plus grandes bases du pays. Pour des intérêts personnels, ce sont les soldats d’une même armée qui se sont adonner à du spectacle : une guerre fratricide de revanche. Le Mali a-t-il besoin de ça aujourd’hui ? Non et non ! Car ATT a mal fait, il a été balayé, rien à dire. La vie de la Nation doit continuer normalement et de la plus belle manière. Pour y parvenir, force doit rester aux Institutions. Alors, n’étant pas dissout le CNRDRE ne doit plus agir comme une autorité mais comme un observateur qui doit désormais agir à travers les Institutions. Toutes choses qui pourront lui donner plus de crédibilité et d’envergure. Sinon même si on ne connaît pas toute la vérité sur les vraies causes de cet affrontement fratricide, chacun a senti qu’il y a un ingrédient de revanche qui l’aurait provoqué. Sinon avec la ferveur dont tout est partie, il faut signaler que quelque chose était en préparation. Cette tentative qui ne peut être que de déstabiliser nos Institutions ne passera pas car le peuple est aujourd’hui meurtri, déboussolé et sidéré. Cependant la junte aussi doit se dire qu’elle agi à l’encontre de ce qu’elle a mis en place. Elle doit se ressaisir et permettre aux nouvelles autorités de la République de travailler dans la quiétude. Sinon nous sommes désormais désorientés avec un Etat dans un Etat. D’ailleurs, le Premier ministre en a pris conscience. Ainsi, il a pris son courage avec les deux mains pour s’adresser à la Nation afin de pouvoir dissiper certaines inquiétudes tout en rappelant aux putschistes qu’il y a désormais des Institutions qui doivent gérer les affaires publiques. A cet effet, Cheick Modibo Diarra a parlé d’une tentative de vouloir semer la panique à Bamako : «Nous avons assisté à une tentative de déstabilisation du pays ces dernières 48 heures, qui se sont soldées par une victoire, temporaire, pas complète encore, de notre armée et de nos forces de sécurité, constituées notamment des ex-putschistes». Ainsi, il a demandé à chacun de rester vigilants. Aussi, aux populations du Nord, il a donné l’assurance que le gouvernement ne les abandonnera pas. Enfin, mis en cause dans la décision de la CEDEAO, traîné partout dans la boue par le CNRDRE, certains politiques, associations et organisations, le digne héritier de Tiéba Traoré est sorti de sa réserve à l’occasion de la fête des travailleurs (1er mai). Lisez plutôt !
DIONCOUNDA TRAORE
Mes chers compatriotes,
A l’instar des autres pays de la communauté internationale, le Mali célèbre ce 1er Mai 2012 la Fête du Travail. En cette heureuse circonstance, il m’est agréable d’adresser à l’ensemble des travailleurs de notre pays, mes vives félicitations ainsi que mes chaleureux encouragements. Cette année, la commémoration de la Fête du Travail intervient dans un contexte particulier marqué par une grave crise institutionnelle et politique d’une part, et l’occupation de la partie Nord de notre pays par des groupes rebelles, des terroristes et des narcotrafiquants d’autre part.
Pour le monde du travail en général et pour les travailleurs des régions Nord de notre pays en particulier, cette situation est très douloureuse voire dramatique. En effet, dans une large proportion, l’outil de travail a été totalement détruit et tous les chantiers sont à l’arrêt. Le chômage qui en découle, et dont on ne peut présager raisonnablement de la durée, condamne malheureusement de nombreux soutiens de familles à la dépendance, la mendicité voire à la misère. Cette situation nous interpelle à plus de cohésion, d’unité et de solidarité afin de gagner, dans les plus brefs délais, le combat sans concession de la réunification de notre pays. Il en va tout autant de la sortie de crise qui requiert l’engagement responsable de toutes les filles et de tous les fils de notre pays.
Mes chers compatriotes,
Les moments que nous vivons sont extrêmement difficiles. Ils demandent de la part de chacune et de chacun d’entre nous engagement, abnégation et dépassement de soi. En ce qui me concerne, j’ai accepté d’assumer ma part de responsabilité et ma mission constitutionnelle avec humilité et détermination, pour autant que je puisse constituer une solution pour les graves questions auxquelles le peuple malien doit trouver des réponses. En aucun cas, je ne serai, ni n’accepterai d’être un problème pour ce pays. Je me place donc en dehors de toutes les supputations et de toute la polémique sur les « 40 jours » ou les « 12 mois », etc. et je dis très clairement que si tel est le souhait partagé, je ne resterai pas une seconde de plus que les quarante jours de l’intérim. Je souhaite que toutes et tous, nous nous focalisions sur l’essentiel. Cet essentiel étant: L’unité nationale ; L’intégrité de notre territoire ; La République et la démocratie.
Mes chers compatriotes,
J’ai foi en le Peuple du Mali ; j’ai foi en les hommes et les femmes de ce pays ; j’ai foi en notre volonté commune à surmonter les douloureuses épreuves du moment qui nous accablent.
J’ai foi également en notre Armée, reconstruite, réconciliée avec elle-même, équipée et préparée à souhait pour mener à bien la mission qui est la sienne et dans laquelle nous devons tous l’accompagner.
Mes chers compatriotes,
En ces moments critiques de l’existence de notre pays, j’ai une pensée pieuse pour tous les travailleurs victimes des conséquences collatérales de la crise actuelle et leur exprime la compassion et la solidarité agissante de la Nation tout entière. En renouvelant mon entière disponibilité ainsi que celle du Premier ministre et du Gouvernement à accompagner le monde du travail, je suis convaincu que le 1er Mai 2013, nous serons dans des conditions plus heureuses.
«Travailleurs du Mali, donnons-nous la main pour sauver la Patrie».
Bonne Fête du 1er Mai. Que Dieu bénisse le Mali ! Koulouba, le 30 avril 2012 Pr. Dioncounda TRAORE - Président de la République pi.
Quoi qu’il en soit notre pays est tombé très bas avec ces derniers événements créant trop de suspicions entre les membres d’une même famille. Surtout avec la création de toutes sortes d’associations, d’organisations et ouvrant la voie aux nombreux opportunistes pensant qu’avec ce putsch leur heure est enfin arrivée. C’est toutes ces «conneries» qui ont créé ce tintamarre dans le pays. Pour y mettre fin, une seule chose que l’ex junte se mette au-dessus de la mêlée en acceptant de s’effacer sans que le CNRDRE soit dissout pour permettre aux Institutions de jouer pleinement leur rôle régalien.
Boubacar DABO
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