Moins de vingt quatre heures après l’arrestation transfèrement suivis de la démission du premier Premier Ministre de la Transition, Le Capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien président du CNRDRE et tout puissant patron du nouveau comité de restructuration de l’armée est monté au front. Pardon, j’allais dire à l’écran de la TV nationale avant que les médias du monde ne ‘’squattent ‘' l’exclusivité de l’équipe de Baba Daga au four et au moulin ce jour là et la nuit précédente.
L’interview a fait le tour du monde et fait l’objet de diverses interprétations. Un scoop qui gardera toute sa place sur tout ce qui reste de 2012. A moins d’un cataclysme avant le 31 déc. Ce jour historique pour certains et triste noir pour bien entendu tous ceux qui adorent le Bulldozer de PM qui ne savait pas à qui remettre sa démission lorsqu’on le lui demanderait ; Premier ministre de pleins pouvoirs, obligeant. Ce jour là donc, dans l’œil de la camera et du micro, tout auréolé de la fin de partie qu’il venait de signifier à l’homme qu’il avait lui-même aidé à monter à l’Olympe, 7 ou 8 mois plutôt ; Amadou Haya, on se sait, confiant à l’expertise de quelle agence ou Cellule de Communication, s’est mis à découvert. Qu’a t –il à gagner à se remettre sur le dos, à la fois des maliens mais pire la Communauté internationale, une quasi institution mondiale, sans laquelle aucun prince ou roi ne résiste.
Dans sa bonne foi, celle de toujours communiquer avec les maliens dans la seule perspective de conquérir davantage de cœurs et de soutiens dans l’opinion publique nationale, a sans doute oublié qu’il restait encore dans le viseur de cette grosse institution qui regroupe à la fois : L’ONU, l’UA, l’UE, la CEDEAO et toutes les puissances qui agissent de concert ou individuellement. Le Capitaine Sanogo a dit ce jour là, des choses qui ont fait froid à beaucoup de dos. Connu et toléré comme étant l’homme fort du pays, même sous la coupe d’un président à demi – demi comme Dioncounda et d’un PM qui affichait à longueur de journée son indépendance du fait des pleins pouvoirs que lui octroyaient son statut ; l’homme Sanogo aurait dû garder profil bas en attendant que son heure sonne, en évitant de gêner ceux qui travaillent pour lui, dans la perspective de son retour au pouvoir, à moins qu’ils ne soient derrière ce qui a été fait ; et sursauter tous ceux qui continuent de croire qu’il est le mal, l’empêcheur de tourner en rond.
Elégant dans son costume militaire face à une camera de télévision, Amadou Haya Sanogo s’est livré une fois de plus à cette Communauté internationale, laquelle n’a pas attendue pour réagir. Samedi dernier, le président Thomas Yayi Boni, sur les antennes de RFI, lui demandait de prendre sa retraite s’il était tenté par la politique. Faisons l’économie de ce qu’il a dit dans l’interview et regardons de près les dégâts collatéraux pour le Capitaine Sanogo lui-même, son image, celui d’un homme que beaucoup de gens qualifiaient de définitivement ranger après son coup de fouet dans le dos de son général.
Sa sortie télévisée a contrariée? Selon plusieurs sources concordantes, la délégation Canadienne qui bouclait sa valise pour Bamako, dans la perspective de la réactivation de la Coopération avec le gouvernement malien a défait ses affaires, préférant attendre de meilleurs jours. Aujourd’hui, puisqu’il n y a plus de PM de pleins pouvoirs mais d’un PM nommé par Dioncounda mais avec les bénédictions du Capitaine Sanogo, nous sommes en droit de nous dire : A qui le prochain tour. Dioncounda? En tout cas, beaucoup de gens annoncent sa chute avec les concertations à venir.
Sory de Motti