Soumaïla Cissé investi : Le soutien des religieux ?

La Fatiha attendue par le président du parti, Younoussi Touré, pour ouvrir la séance d’investiture du candidat Soumaïla Cissé, ne venait pas du premier imam trouvé dans la salle. Ousmane Chérif Haïdara, le président de Ançar dine a été annoncé dans la salle par le maître de cérémonie et très chaleureusement accueilli par le peuple de l’Urd. Puis ce fut le tour de l’Imam Mahmoud Dicko d’être annoncé pour être salué avec déférence. A sa suite le prêcheur Bandiougou Doumbia, un imam qui s’est illustré par des véhémences verbales à l’encontre des autorités, lors du vote, par les députés, d’un code non consensuel de la famille et des personnes.

 Ces hommes, en plus du fait qu’ils incarnent une religion, la Oumma islamique, sont de grands électeurs. Ils  représentent donc une masse critique capable de faire la différence dans une consultation électorale. Plus de 70 % des Maliens sont de profession musulmane et l’appel de l’Imam Dicko à manifester contre le code de la famille et des personnes, pour non-conformité,  avait mobilisé plus de 50. 000 personnes le 22 août 2009 à Bamako. Leur présence à une cérémonie d’investiture signifie-t-elle un choix, ou s’agissait-il tout simplement, pour eux, d’étendre la baraka sur une  cérémonie aussi solennelle que porteuse de promesse ?

Ce n’est guère  un secret. L’on se rappelle les Ulemas du Mali, avait-on soutenu, étaient aux  côtés du candidat du RPM Ibrahim Boubacar Kéita, lors de la présidentielle de 2002. Il se disait aussi que cela a valu au  Kankélén tigi son score honorable et même très honorable qui fut le sien. Ceci expliquerait-il cela  à dix ans d’intervalle ? S’agit-il d’un choix dont on ne perçoit aujourd’hui que les prémices ? Il faut attendre et voir les jours prochains ce qui va se passer quand viendront les tours de Modibo Sidibé, Cheick Modibo Diarra ou même de IBK  de monter sur le piédestal. Wait and see.

B. Daou