Soumeylou B Maiga, MAECI : « La visite de Juppé au Mali participe à l’isolement du MNLA »

Fév 27, 2012 - 18:40
Fév 27, 2012 - 16:22
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A la veille de l’arrivée de son homologue français, Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, animait une conférence-débat de la Jeune chambre internationale Bamako élite à l’hôtel Radisson. Il expliquait à l’auditoire que « la visite d’Alain Juppé au Mali participe à l’isolement du MNLA, lequel comprendra que tous ses supposés alliés sont avec le Mali ».   La Jeunechambre internationale Bamako élite, dans sa quête de bonne information sur la situation de la crise au nord du Mali, a organisé une conférence-débat le samedi 25 février 2012 à l’hôtel Radisson. Pour cela, elle avait fait appel au ministre des Affaires étrangères et dela Coopérationinternationale, Soumeylou Boubèye Maïga, l’ancien président du Comité de suivi des Accords d’Alger et présentement directeur général de la police nationale, Mahamadou Diagouraga, Kissima Gakou, conseiller technique au ministère dela Défenseet des Anciens combattants, et Claude Tounkara, directeur des relations avec l’Union africaine au ministère des Affaires étrangères et dela Coopérationinternationale. Les conférenciers les plus attendus étaient le ministre des Affaires étrangères et de la Coopérationinternationale, Soumeylou Boubèye Maïga, et le directeur général de la police nationale, Mahamadou Diagouraga. Ces deux autorités étaient récemment en Alger pour négocier avec « les frères qui ont pris les armes contre leur patrie ». Soumeylou Boubèye Maïga s’est montré quelque peu prudent sur la question. Une prudence qui dénote du secret d’Etat et lui-même a eu à dire qu’on ne pouvait pas dire toutes les vérités. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères et dela Coopérationinternationale n’a pas manqué de livrer quelques détails aux invités. Pour lui, 4 défis majeurs se posent aux régions Nord du Mali : ce sont des zones structurellement vulnérables ayant pour facteurs : l’informalité de l’économie et les rébellions ; l’essor de la criminalité transfrontalière avec une économie de fraude issue du trafic de la drogue, dont 50 tonnes traversent annuellement le Sahel ; la présence des groupes terroristes dans la zone notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique et la nature de la réponse à ces menaces. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopérationinternationale se dit convaincu qu’on n’aurait jamais connu la rébellion actuelle sans la crise libyenne parce que sans cette crise, il n’y aurait jamais autant d’arsenal de guerre qui existe maintenant. « Ils ont fui la guerre et ils veulent nous en imposer. La revendication du MNLA n’a pas d’avenir, mais qui continue de faire des victimes malheureusement », dira Soumeylou Boubèye Maïga. Avant d’ajouter que « tous les pays avec les pays avec lesquels nous avons des relations soutiennent le Mali et la visite de Alain Juppé dans notre pays participe à cela. Le  MNLA comprendra que tous ses supposés soutiens sont avec le Mali ». « Nous avons affaire à des menaces transnationales. La France a 7 otages au Mali et certaines composantes de l’Hexagone peuvent vouloir qu’on reconsidère la relation avec le Mali. Sinon la France nous soutient. C’est pourquoi je dis que les revendications du MNLA n’ont pas d’avenir ». Pour le ministre des Affaires étrangères et dela Coopérationinternationale, il faut éviter de dire le ‘’Nord-Mali’’ parce que cela fait penser à une possible scission du Mali comme ce qui est arrivé au Soudan avec le Sud-Soudan. Soumeylou Boubèye Maïga préfère parler plutôt des régions nord du Mali. Le ministre Maïga est tellement convaincu du sens de la nation malienne qu’il pense qu’une guerre civile ne peut même pas arriver dans notre pays, tant le brassage culturel est évident. « Le Mali a consenti des efforts pour la représentativité des régions du Nord et le MNLA n’a aucune légitimité à porter une revendication par la violence armée au nom de ces régions, vu notre contexte démocratique. Cela est valable même si les Touaregs étaient majoritaires au Mali. Le MNLA n’est pas une rébellion, mais c’est un mouvement ayant des moyens illégitimes. Nous les combattrons et ce sont les rapports de force qui détermineront une éventuelle discussion. Pour le moment notre priorité, c’est d’établir la sécurité sur tout le territoire », a expliqué Soumeylou Boubèye Maïga. S’agissant des autres conférenciers, Mahamadou Diagouraga s’est interrogé si on n’était pas en train gérer encore les effets de la toute première rébellion datant de 1963. Il  dit avoir constaté que depuis Tamanrasset, c’est cette même doléance d’indépendance qui revient à la table et à laquelle le Mali a toujours opposé 2 lignes de conduite : l’unité nationale et l’intégrité territoriale. L’ancien président du Comité de suivi des accords d’Alger demande aux Maliens de ne pas se paniquer avec la signature des accords. « Signer un accord avec un mouvement, ne lui donne pas forcement une importance. On signe des accords à longueur de journée avec les syndicats ! Un accord, c’est juste signer quelque chose pour dire qu’on est convenu de ça. N’accordez pas d’importance au MNLA », tranchera le DG de la police nationale. Pour Kissima Gakou, le département dela Défensen’est pas encore dans le sens d’un accord et son rôle est la défense du territoire national. Le conférencier Claude Tounkara a parlé de la relation du Mali avec l’Union africaine. Abdoulaye Diakité

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