Soutien à une organisation terroriste : Après la France de Nicolas Sarkozy, le MNLA désormais dans l'escarcelle de la Confédération suisse

Août 23, 2012 - 05:12
Août 23, 2012 - 05:12
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Chassé des zones qu'il occupait au nord du Mali et lâché par la plupart de ses alliés, le MNLA se tourne désormais du côté de la Confédération Suisse pour exister. Un rapprochement qui ne surprend guère pour qui connait les rapports souvent entretenus entre les touaregs et la Confédération Suisse.

C'est un secret de polichinelle, la confédération suisse a de tout temps nourri un mythe  pour  l'homme bleu  du désert  les " touareg ". Le rapport entre ce pays et  cette ethnie du nord du Mali a toujours été  empreint d'une certaine complicité depuis les années 1970 au plus fort de la période de la grande sécheresse qui sévissait dans la région.  Mais l'assassinat du coopérant suisse, Jean Claude Berberat,  en 1994 dans des conditions troubles a fortement impacté la coopération entre Bamako et  Berne. On croyait la Suisse totalement absente du nord du Mali. Faux. Ce pays vient à travers le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de participer à l'organisation et au financement d'une réunion politique des rebelles touaregs indépendantistes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) les 25, 26 et 27 juillet à Ouagadougou.

"Les discussions ont porté sur la propagande à mener auprès des différentes communautés du nord du Mali. Des ordres ont été donnés pour restructurer le bureau politique. Plusieurs cadres du MNLA, menacés de radiation pour des prises de position jugées non conformes à la ligne directrice du mouvement, ont été placés sous stricte surveillance pour une durée d'un an ", selon la synthèse des travaux. Ce n'est pas tout : " deux représentants du DFAE étaient présents à cette réunion, en ouverture et en clôture de session ".  Un journaliste du mouvement séparatiste touareg a même déclaré que "le MNLA consulte régulièrement la Suisse ". Ce qui ne fait l'ombre d'aucun doute sur les visées de ce pays. Cette intrusion de la Suisse dans la question du nord a fait dresser les cheveux aux responsables du COREN. Qui ont ouvertement condamné " la Confédération Suisse pour avoir repris en main le mouvement national de libération de l'Azawad dont les actions militaires ont favorisé l'occupation du nord-Mali par des groupuscules islamiques ".

Le COREN a condamné avec " la dernière rigueur cette tentative de remettre en selle un mouvement armé qui a été défait sur le terrain et visiblement rejeté par les populations ".Faut-il rappeler que pour ce qui est de la question touarègue, le Mali et la Suisse ont rarement soufflé dans la même trompète. L'un accusant l'autre de légèreté dans le dossier touareg et l'autre de flirter le plus souvent avec les mouvements armés touaregs.

En 1993, alors qu'une nouvelle rébellion touareg venait de pointer le nez, le chef de la diplomatie Suisse, Jean-Claude Berberat décide de fermer un programme de crédit à Niafunké et lance un projet de sédentarisation des populations touareg dans la même zone.  Quelques mois plus tard, il est tué à l'âge de 47 ans à Niafunké dans des circonstances troubles.Les rapports entre le chef de la diplomatie Suisse et les touaregs étaient jugé déplacés par les populations locales. Jean-Claude Berberat était même accusé de trafic  d'armes au profit des Touareg.

La Suisse intervient au Mali depuis les années 1970. Il lui a été maintes fois reproché par  les populations locales de soutenir la rébellion armée de 1990.

C'est dire que la Confédération Suisse bien qu'intervenant régulièrement au nord, a toujours  tenu avec notre pays des rapports souvent ambigus. A preuve, au moment où le mouvement séparatiste touareg est déliquescent et lâché par la plupart de ses alliés dont la France de Nicolas Sarkozy, l'Algérie et la Mauritanie, la Suisse reprend du service et finance des rencontres du MNLA.

Comme pour dire qu'on a beau chasser le naturel,  il revient au galop.  Aux dernières nouvelles, on nous apprend que la Suisse était intéressée par une éventuelle autonomie de la région. Le deal était qu'une fois devenus indépendants, la Confédération Suisse aiderait les résidents de l'Azawad à frapper leur propre monnaie. Abdoulaye DIARRA  

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