Première équipe malienne à remporter une coupe africaine (Coupe CAF remportée le 5 Décembre 2009) depuis l’indépendance du pays en 1960, le Stade Malien de Bamako est en passe de passer l’une des mauvaises saisons de son existence. Et pourtant tous les moyens et atouts étaient réunis cette année pour que les Blancs récrivent à nouveau une nouvelle page du football après celle de 2009. Sauf cataclysme sportif, le Stade ne peut plus prétendre à être champion du Mali alors ce qui est sûr et certain, les Blancs n’iront pas en finale de la coupe du Mali car éliminés dès les 1/16e de finales par la J.A de Bamako.
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/03/Stade-malien.jpg)
S’il y a des joueurs qui bénéficient de la plus grande commodité et du confort c’est bel et bien ceux du Stade Malien de Bamako. Il suffit de se rendre à Sotuba pour s’en rendre compte. Sur ce côté on ne peut rien reprocher aux responsables du club de n’avoir pas créé un cadre idéal et propice pour permettre aux joueurs d’avoir des résultats probants. Mais là où le bas blesse, c’est d’avoir recruté Abdoul Razak Karim, un entraîneur en complète déphasage des réalités du football moderne du moment. En plus de cela, c’est un entraîneur presque malade qui dirigeait les entraînements à partir d’une chaise. La preuve même lors des matches de compétitions, on le voit souvent assis laissant l’initiative à ses adjoints. Ce qui s’est senti sur les joueurs sur le plan physique et surtout d’un manque criard de cohésion entre les joueurs. Pour tous ceux qui ont connu Razak lors de ces deux précédentes passages au Stade, le coach dirigeait les entraînements avec le ballon jusqu’à la fin. Ayant perdu toutes ses aptitudes physiques à bien travailler et marchant à peine, on se demande quelle mouche a pu piquer les responsables à aller lui chercher alors que les meilleurs coaches ne manquent pas du tout. Selon certaines indiscrétions ce sont les supporters du Stade qui ont obligé le comité de gestion à faire venir Razak parce qu’ils auraient appris que ce dernier était pressenti pour entraîner la J.A. Allez savoir le reste ! Le drame c’est que Razak était payé à 1million de francs CFA net sans son véhicule, son carburant et son loyer. Un véritable gâchis alors que les autres entraîneurs des 15 autres clubs sont payés entre 125.000 à 400.000 FCFA. Autre raison c’est le fait que les dirigeants du club ont engagé un bras de fer avec la ligue de football de Bamako en privant l’équipe des différentes compétitions traditionnelles à cause des conflits de personnes au sujet de l’élection du président de la ligue de Bamako. Cela s’est répercuté jusqu’à la fédération avec la suite qu’on connaît depuis le 12 novembre 2011 lors de l’assemblée générale de la Femafoot. Kolon et compagnie jugés comme des perturbateurs au sein du football malien ont été exclus du bureau exécutif de la fédération malienne de football. Aussi tout le monde est au courant de la guerre de clans au sein du comité de gestion du Stade entre les pro-Kolon et les pro-Sam, même si cette guerre ne s’est pas transportée sur la place publique comme ce fut le cas au sein du Djoliba. Autre raison plus capitale, c’est le fait que le club n’a pas du tout recruté de bons joueurs depuis le départ de la majorité des vainqueurs de la coupe CAF 2009 sous d’autres cieux. Les dirigeants se sont contentés de recruter des vieux joueurs vieillissants et d’autres qui ne sont pas à la hauteur. Avec toutes ses raisons on peut dire sans se tromper que cette contreperformance n’est pas donc une surprise. Sinon tout le monde était convaincu avec un peu de sérieux et d’objectivité réelle, le Stade allait récrire de nouveau une nouvelle page de son histoire. On ne peut pas prétendre à devenir un grand d’Afrique si on ne s’y attèle pas du tout. Sinon il était écrit quelque part que les Blancs allaient se qualifier pour la phase finale de la ligue des champions après avoir mené le score à l’aller et pris l’avantage au retour à 25 minutes de la fin du match. La défaite du Stade incroyable face au COB (2-3) après avoir mené 2-0 a fini par ouvrir les yeux des responsables du club avec à la clé le limogeage de Razak. Aujourd’hui avec l’élimination du Stade en coupe du Mali dès les 1/16e de finale risque de provoquer des eaux troubles à Sotuba. Sauf cataclysme sportif, le Stade ne peut plus prétendre au titre de champion car distancé de 7 points par son éternel rival, le Djoliba assoiffé de titre depuis trois années et cela à 8 journées de la fin du championnat national. Comme dirait l’autre tout est possible en football ce dont espèrent les supporters et responsables du club. En attendant le Stade doit jouer un match en coupe CAF en vue de se qualifier à la phase de poule et de rester à l’affût en championnat. En entendant la fin de la saison c’est ça doute un véritable sentiment d’amertume et de frustration qui animent Sotuba. Aux dirigeants et supporters de tirer les enseignements et leçons de cet échec patent où tout le monde est responsable (dirigeants, supporters et joueurs) pour ne pas commettre les mêmes erreurs l’année prochaine.
Sadou Bocoum