Plus de passeport à délivrer depuis une quinzaine de jours à la police de l’immigration. Les nombreux demandeurs du précieux sésame en ont pris pour leur grade. Plus de possibilité pour eux d’introduire une quelconque demande de passeport. Motif invoqué : le partenaire stratégique du Mali et plus gros fournisseur du document à savoir la Canadian Bank a suspendu toute collaboration avec notre pays après le coup d’Etat du 22 mars ayant mis un terme à l’alternance démocratique.
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Dès les premières heures du coup d’Etat, la Canadian Bank a officiellement écrit à l’ambassadeur du Mali à Ottawa et à celui du Canada à Bamako pour leur faire part de sa décision de « suspendre sa collaboration avec le Mali. Nous ne sommes plus en mesure de continuer à honorer notre contrat compte tenu de l’évolution de la situation politique ». Dans sa correspondance, le fournisseur stratégique ajoute que sans interlocuteurs valables, il n’est pas à même de livrer des passeports à notre pays.
Notons que la collaboration entre la Canadian Bank et le Mali remonte à l’année 2001 lorsque le Mali a adhéré à l’OACI. Où notre pays suivant les instructions de cette organisation a été contraint de produire des passeports lisibles à la machine. C’est ainsi qu’à travers la Canadian Bank, il a été installé la machine de production des passeports et des bases de données.
A partir de 2007, à travers le partenariat qui lie la Canadian Bank à la police de l’immigration, notre pays a évolué vers la fabrication des passeports laminefins, beaucoup plus sécurisés que les précédents.
Notons par ailleurs que notre pays doit à la Canadian Bank beaucoup d’impayés. Le régime d’Amadou Toumani Touré avait même commencé à payer quelques arriérés. Et s’était même engagé à renforcer cette collaboration quand le coup d’Etat est intervenu.
En dépit du retour à l’ordre constitutionnel, la Canadian Bank n’est pas encore disposée à honorer son engagement envers le Mali.
Abdoulaye DIARRA