Suite à un accident de circulation sur l'axe Dioïla- Fana en 2008 : Deux victimes réclament justice en vain

Le 25 janvier 2008, sur la route de Fana, précisément entre Fana  et Dioïla, deux minicars sotrama encore appelés 207, entraient en collision. Les deux chauffeurs  et  43 passagers ont rendu l’âme sur le champ. L'un des véhicules, qui roulait dans le sens fana-Dioïla, immatriculé F. 6942 MD au nom de Cheick Niaré, n’était ps assuré. Parmi les passagers à bord, il y avait une vieille dame accompagnée de ses deux garçons âgées respectivement de 43 et 41 ans, ainsi que sa petite fille qui avait 3 ans à l'époque.

La vieille n'a pas survécu, mais les deux garçons Lassine et Mamadou Diabaté, ont pu être sauvés après un séjour au centre universitaire hospitalier Gabriel Touré, durant lequel ils étaient dans un coma qui a duré deux semaines pour le plus âgé et dix jours pour le cadet.

 Lassine a perdu la vue pendant trois ans.  En plus de quelques côtes déplacées. Quant à Mamadou Diabaté, il a eu le genou tordu.

Ils sont sortis de l'hôpital Gabriel Touré avec un certificat médical. Mais à leur grande surprise, le juge de Fana, en la personne de Cheick Oumar Daou, leur a tout simple dit : "Je mets mon pied sur cette affaire. Tant que je vivrai, je ne parlerai pas de cet accident. Si vous n'êtes pas d'accord pour la mort de votre mère, allez la déterrer pour la réveiller". Ils estiment avoir été choqués par ces propos.

Pourtant, auparavant, le juge leur avait demandé d'apporter l'acte de naissance de tous les enfants de la vieille. Malheureusement, ils n'ont pu réunir le tout et il leur avait fait comprendre qu'il ne pouvait rien faire sans  ces papiers. Sur ce, il leur conseilla de retrouver le propriétaire du véhicule pour un arrangement. Mais que le tribunal ne pouvait rien faire.

Après des va-et-vient qui leur ont coûté 35 voyages Bamako- Fana, Lassine, pour se tirer des griffes du juge Cheick Oumar Daou, est venu voir le procureur général, Souleymane Coulibaly, au mois de ramadan passé. Après audition des intéressés, le procureur général a interrogé le juge en question, devant l'une des victimes, avant  de lui ordonner d'ouvrir la procédure judiciaire, non sans lui demander de rembourser les frais des 35 voyages que son attitude aura engendrés.  Sans mot dire, le juge Daou s'en est allé, pour ensuite demander à son greffier de faire payer 325 000 FCFA aux deux victimes afin qu'il puisse y avoir jugement. Après versement de l’argent au greffier Théra, le procès put se tenir finalement, mais au cours du jugement, la parole n'a pas été donnée à la partie civile qui a porté plainte. Quand ils ont rendu compte au procureur Dembélé, ce dernier a demandé le transfert du dossier à Bamako. Mais auparavant, il a demandé que le propriétaire du véhicule soit en détention préventive à Fana. Il a été relâché au bout de quelques jours, "sûrement à l'insu du procureur", ont-ils laissé entendre. Le transfert du dossier est jusque-là impossible car le juge maintient toujours sa position de le bloquer. Pour quel motif? Mystère et boule de gomme !  

 C'est avec le cœur meurtri qu'ils sont venus porter cette affaire sur la place publique afin de demander de l’aide à tous ceux qui peuvent le faire, afin qu’ils renrent dans leurs droits. Pour tout contact, Lassine est joignable au 79 26 24 92 ou  62 72 78 98. Mamadou Diabaté, quant à lui, est au 65 28 96 29.

                                   Fatoumata Mah Thiam KONE