Tentative de déstabilisation médiatique du Gouvernement : Pourquoi IBK va déjouer la fronde française contre SBM
Pour s’être résolument engagé à ne pas faire la part belle aux mouvements signataires de l’Accord de 2015 à travers la réorganisation administrative en vue, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga n’est plus en odeur de sainteté avec Paris. Ce qui n’empêche pas IBK de garder le discernement nécessaire pour déjouer le piège en préparation…
-Maliweb.net- Les « accusations farfelues et grotesques » de l’AFP et l’hebdomadaire français L’Express sur une implication du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dans l’assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal, il y a de cela cinq ans, menacent le maintien du cinquième chef du gouvernement d’IBK à son poste.
Ces fameuses révélations, qu’il ne faut pas hésiter à qualifier de légères, risquent-elles de coûter cher au PM et certains membres du gouvernement, comme l’annoncent certains médias ? Rien n’est moins sûr. Mais, selon certaines sources, cette démarche est un vent d’essai pour jauger la solidité du duo IBK-SBM et pour tenter de déstabiliser le Premier ministre malien, qui tente vaille que vaille de redorer un tant soit peu la gouvernance. Ce qui n’empêche pas certains frustrés politiques du parti présidentiel et de l’opposition de monter sur leurs grands chevaux pour appeler discrètement à un remaniement gouvernemental.
En effet, pour avoir été l’initiateur du report des élections législatives, le chef du gouvernement s’était déjà mis à dos une bonne partie des responsables du RPM. Avec à leur tête le président du parti, Dr Bokary Tréta, qui a qualifié ce refus de tenir dans le délai les élections législatives de complot politique à l’avantage du parti du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. C’est ce mécontentement ajouté à d’autres déceptions dans le camp présidentiel qui poussent aussi Paris à lancer son ballon d’essai. Il s’agit de tester la solidité du bloc de la majorité présidentielle. Il est aussi question de tâter le pouls des opposants, qui abhorrent le rôle salvateur de Soumeylou Boubèye Maïga dans la réélection d’IBK.
Or, de toute vraisemblance, la France a fini par soutenir cette réélection sans avoir été l’instigatrice ou la cheville ouvrière. Pourrait-elle regretter précocement son choix ? Rien n’est moins sûr. Il semble qu’elle veut entreprendre une action d’exploration pour néanmoins fragiliser le duo IBK-SBM. Histoire de voir émerger d’autres pôles d’acteurs majeurs…
Par ailleurs, surfant les précédents soucis d’ordre judiciaire du Premier ministre malien, Paris veut faire chanter Soumeylou Boubèye Maïga. C’est à travers une pression sur IBK à travers ces deux médias français. Ceux-ci évoquent ainsi pour la première fois le nom de l’actuel Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, dans l’assassinat des deux confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon, il y a cinq ans à Kidal.
Selon de nouveaux éléments de l’enquête que publient l’AFP et L’Express, on avance l’existence d’une conversation entre Baye Ag Bakabo, le chef du commando qui a enlevé et exécuté Ghislaine Dupont et Claude Verlon, et l’actuel Premier ministre, Boubèye Maïga, à l’époque ministre de la Défense. Cette conversation aurait été interceptée par les Américains. Et le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga de dénoncer “le caractère farfelu de ces allégations” et parler d’accusations “totalement grotesques”. Avant d’enfoncer le clou : “J’en aurais ri n’eût été le respect dû à la mémoire de Ghislaine et Claude”.
Cette accusation suivie de cette fermeté du démenti dans le ton prouve, selon certains analystes, que la France panique à l’idée de la convergence de vue entre le président IBK et son Premier ministre sur les enjeux du découpage administratif en chantier. Paris n’y trouverait pas son compte comme le souhaitent leurs protégés des mouvements signataires de l’Accord de 2015. Ce qui laisse IBK de marbre quant à la pression sur lui exercée pour se débarrasser de son Premier ministre.
IBK, qui a lui-même essuyé une campagne médiatique manipulatrice de l’opinion sur le fait de sa proximité avec le « parrain des parrains », Michel Tomi, saura dénicher la bonne graine de l’ivraie. Surtout que l’on sait comme Soumeylou Boubèye Maïga a joué de toute son énergie, de son intelligence et de ses réseaux pour assurer une certaine résilience à la gouvernance IBK.
Boubou SIDIBE/Maliweb.net
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