Tentative d'enlèvement de Mme Maïga Sina Damba: Le silence du PCA Amadou Dème trouble le personnel de l'APEJ

Nov 29, 2012 - 21:26
Nov 30, 2012 - 06:13
 0  12
Nommée Directrice générale de l'APEJ, le 10 octobre dernier par le conseil des ministres et n'ayant pris fonction que le lundi 26 novembre, après une longue attente, l'ex-ministre Mme Maïga Sina Damba a échappé de peu le mardi dernier à une tentative d'enlèvement par des militaires. En attendant les conclusions des enquêtes ouvertes pour  éclaircir cette situation, tout le personnel de l'APEJ reste perplexe sur le silence coupable du président du conseil d'administration, Amadou Dème, qui n'a ni apporté son soutien au personnel ni à la directrice en cette situation douloureuse.

La direction générale de l'APEJ hier, la situation semble revenue à la normale, malgré la présence d'un important déploiement des forces d'insécurité pardon de sécurité. Les agents vaguent librement à leur préoccupation. Mais au fond, tout le monde est embarrassé par ce que le service a connu le mardi dernier et à cause duquel le personnel a tenu le mercredi un sit-in pour réclamer justice.

Si le personnel a été réconforté par des membres du cabinet du département de l'emploi et de la formation professionnelle (le chef de cabinet, le secrétaire général et les hauts fonctionnaires militaires de la défense)  il est resté perplexe sur l'attitude du président du conseil d'administration de l'APEJ, Amadou Dème. Ce dernier, dont le bureau est à environ 100 mètres, à l'immeuble ACI, à partir duquel on peut même apercevoir le siège de l'APEJ, est resté sans réaction à l'appel du personnel.

Selon des sources bien informées, M. Dème était ce jour dans son bureau et son coursier est même passé à l'APEJ pour lui prendre les journaux du jour comme d'habitude. Une fois que les militaires on tenté d'enlever de force la DG, le personnel a pris soin d'informer M. Dème, qui réclame haut et fort qu'il est le patron de l'APEJ et qu'on doit lui rendre compte fidèlement de  tout ce qui se passe, avant même le cabinet. Ainsi, chaque fois que la moindre des choses arrive au sein de l'agence, on l'appelle pour lui faire un rapport circonstanciel. Curieusement, ce mardi noir, M. Dème, n'est pas non seulement venu, mais il n'a pas aussi appelé pour exprimer sa solidarité avec la DG et le personnel. "Ni le mardi, ni le lendemain il n'est venu, jusqu'aujourd'hui alors que des membres du cabinet sont passés " explique un agent. Le personnel voit en cette attitude, un silence coupable de leur PCA et un signe de complicité entre  lui et l'ancien DG, Issa Tiénan Diarra, qui voulait à tout prix s'accrocher à son poste. Au point qu'il s'est allié aux militaires de Kati. Selon notre source, les agents qui étaient venus enlever Sina Damba avaient été aperçu déjà le jeudi dernier, dans l'après-midi à l'APEJ, où ils avaient rencontré Ie DG dans son bureau qui leur a offert des boissons avant de les accompagner poliment à la porte. A l'agence, on soutient mordicus que cette attitude de M. Diarra s'explique par la très mauvaise gestion qu'il a faite à l'APEJ depuis son arrivée avec le financement à coup de millions de FCFA de projets fictifs, et certains révèlent qu'une " APEJ gate" va bientôt éclater.

D'autres sources indiquent que le mercredi 10 octobre, après l'annonce de la nomination de Sina Damba, l'APEJ a été cambriolé, des documents importants ont été emportés dans le service en charge du financement des projets ainsi que des appareils photos et cameras dans le bureau de la cellule de communication. Youssouf CAMARA

Sina Damba, victime de la loi de la jungle

e Mali, désormais c'est le Far West (l'ouest lointain) ou le Chicago des années 1930 comme au temps d'Al Capone et de Lucky Luciano. C'est un pays de pistoleros à la gâchette facile. Où les Dalton agissent et sévissent en toute impunité faute de Lucky Luke. Chaque jour ou presque on assiste au tournage d'un mauvais western : "  Django tire le premier ", " Duel à Rio Bravo ", " Le bon, la brute et le méchant " peur sur la ville. A cause d'une forte odeur de poudre les populations de la capitale, paniquées ne savent plus de quel coté donner de la tête. Depuis le coup d'Etat du 22 mars partout l'insécurité est totale. On ne sait plus qui est qui et qui vient d'où.

Les Maliens sont devenus des étrangers sur leur propre sol. Parce que certains montrent, comme l'a dit Mao, que le pouvoir est au bout du fusil. Ils en imposent par la force des baïonnettes. Ce ne sont pas seulement les bandits armés qui ont divisé le pays en deux. Eux aussi, de par leurs agissements ont créé un Etat dans l'Etat. Ainsi comme bien d'autres auparavant, Mme Maiga Sina Damba vient s'ajouter à la longue liste des victimes de la répression. Pourtant comme le disent les bambanas, elle n'a ni bu ni versé. Victime expiatoire par la force des choses elle est devenue une héroïne. Elle l'était déjà depuis 2007 quand elle a mis en ballotage lors des législatives le grand Dioncounda Traoré, le futur président du Mali dans son fief de Nara.

Pour avoir fait ses preuves ailleurs, l'ancienne ministre de la promotion de la femme est à présent chargée de faire la promotion de l'emploi. Mais on veut l'empêcher de remplir sa charge par l'application de la loi de la jungle. Autre temps, autre mœurs, la raison du plus fort n'est plus toujours la meilleure. Surtout que l'ancien directeur de l'APEJ Issa Tiena Diarra avait reçu la promesse ferme du premier ministre d'être relogé à bonne enseigne. Mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Bénéficiant de solides complicités dans la République de Kati, il a voulu fouler au pied un décret pris en conseil des ministres. L'argent est un bon serviteur mais un mauvais maitre. Au lieu d'attendre son heure, il vient de laisser tomber le masque. S'il n'était pas l'homme qu'il faut à la place qu'il faut ? Mamadou Lamine DOUMBIA

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow