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![Tieblé Dramé](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/05/Tieblen_Drame.jpg)
Mr Tiébilé Dramé[/caption]
‘’ La situation nationale : comment sortir de l’impasse ?’’. C’est sous ce thème évocateur que le mouvement de la jeunesse du parti pour la Renaissance Nationale(Parena) a organisé une conférence-débats. Cette occasion a été mise à profit par le conférencier, Tiebilé Dramé, pour répondre aux tirs croisés du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Selon lui, les propos tenus par IBK à Accra concernant l’avancée des groupes armés démontrent qu’il existe une impuissance totale au sommet de l’Etat. Et aucun leader de l’Opposition n’a écrit ni au Fonds monétaire international(FMI) ni à la Banque Mondiale comme il est en train de faire croire aux Maliens.
Lors de son voyage à Accra, la semaine dernière, le président de la République, IBK, a rencontré une forte colonie des Maliens. Occasion pour lui de s’expliquer d’une part sur la gestion du pouvoir et d’autre part fustiger les responsables de l’Opposition. «Est ce que un Président de la République peut aller çà et là sans un moyen de déplacement ? Vous connaissez vous-même la réponse !
Je suis au courant, certaines personnes qui se disent des démocrates, des républicains ont écrit au Fonds monétaire international(FM) et à la Banque Mondiale. Je suis tranquille dans ma conscience et dans mon cœur. L’avion ce n’est pas à mon propre nom mais c’est au nom du Mali et c’est écrit dessus, ‘’ La République du Mali’’. Tout acte que je pose c’est uniquement pour le bonheur du Mali », a déclaré IBK devant les Maliens résidents à Accra.
« Aucun leader ni responsable de l’Opposition n’a écrit au FMI ni à la Banque Mondiale. Les responsables du FMI et de la Banque mondiale sont à Bamako. Ils voient et constatent la mauvaise gestion des Fonds. C’est pour cela qu’ils ont décidé de geler leur fonds », a répondu en substance le président du Parena, Tiébilé Dramé. Avant de fustiger IBK :
« Quand un Président de la République démocratiquement élu se permet de faire des déclarations. Je cite : ‘’ Nous sommes au courant de l’avancée de troupes des groupes armés dans certaines localités du Nord du Mali.Nous appelons la communauté internationale, notamment la Minusma, présente sur le terrain, à constater ces faits et à assumer toutes ses responsabilités, conformément aux dispositions de l’accord de cessez-le-feu et à la résolution 2164 du Conseil de Sécurité, notamment la protection des civils’’. De l’avis de Tiebilé Dramé, cela est une humiliation pour le Mali et démontre qu’il existe une impuissance totale au sommet de l’Etat. « Quand un président de la République tient un tel propos sur son territoire indépendant, cela est d’une gravité extrême », estime-t-il.
« C’est à partir du 21 mai que l’accord de Ouaga est devenu un cuir-dent des nouvelles autorités… »
Selon le président du Parena, Tiebilé Dramé, depuis le 21 mai les groupes armés ont fait un progrès immense sur le terrain. «
Et s’il n’y avait pas les forces internationales à Gao et à Tombouctou, nous serions en train de parler d’autres choses aujourd’hui. Donc, il y a urgence à bouger, il y a urgence à agir, il y a urgence à négocier », a-t-il déclaré. A l’en croire, on aurait dû négocier au lendemain des accords de Ouagadougou. ‘’On aurait dû négocier même avant l’installation du Président de la République’’, souligne-t-il. Avant d’expliquer : «
l’accord d’Ouagadougou a dit : « 60 jours après la formation du gouvernement. Le gouvernement était formé le 08 septembre et le dialogue n’a pas encore bougé. Parce que, pendant longtemps dans ce pays, les nouvelles autorités se sont méfiées de l’Accord de Ouagadougou. Une attitude incompréhensible, alors que l’accord de Ouagadougou était à l’avantage du Mali, était favorable aux Maliens parce qu’il garantit l’intégrité du territoire, l’unité nationale. Cela veut dire, en vertu de l’accord de Ouagadougou, il n’est même pas permis de parler d’autonomie parce qu’il garantit l’unité nationale, il garantit la forme laïque et républicaine de l’Etat, il garantit le cantonnement des groupes armés en vue de leur désarmement. Il garantit également, sous acception internationale, le redéploiement progressif de nos forces armées et de sécurité et de notre Administration ». «
Mais si nous qui sommes les principaux bénéficiaires de l’accord, si nous avons de la peine pour parler de l’accord de Ouagadougou. Que nous ne demandions pas qu’il soit respecté, qu’il soit mis en œuvre. Il a fallu le 21 pour que, après avoir déclaré un cessez-le-feu unilatéral, que les autorités actuelles commencent à parler de l’accord de Ouagadougou. ‘’Ouagadougou, Ouagadougou, Ouagadougou…’’, c’est devenu un cuir-dent à partir du 21 mai, c’est même extraordinaire. C’est dommage parce que ça nous a ramené une année et demi en arrière», a conclu le président du Parena.
Aliou Agmour